Être un élu
Il est important de s'interroger sur ses motivations quand on décide de s'impliquer dans une action municipale. Pourquoi vouloir se charger de responsabilités, donner de son temps pour réfléchir à l'avenir de sa cité ? Il est essentiel pour certains individus de pouvoir agir et ne pas toujours "être agis", trouver des solutions concrètes intelligentes pour un développement de son environnement, améliorer la vie de ses concitoyens. Être dans un dialogue vivant avec d'autres individus partageant le même goût pour l'action, poussés par une utopie humaniste susceptible de peser sur les orientations d'une société de plus en plus matérialiste et affairiste. Beaucoup de gens, certes, n'ont pas besoin de cela dans leur vie, même au contraire, ils redoutent d'exprimer leurs opinions, de prendre un risque minimum, celui de fâcher peut-être son interlocuteur, et subissent ce qui se passe, le bon comme le mauvais. Dommage. Car c'est du dialogue et de la contradiction, de la discussion ouverte que naissent les idées justes, les points de vue éclairés.
S'intégrer à une équipe déjà soudée n'est sans doute pas facile mais la sincérité, les compétences, doivent jouer en la faveur des "nouveaux" qui viennent en toute bonne foi apporter leur bonne volonté et leur expérience pour enrichir la réflexion existante, lui donner encore plus de corps.
Puygiron change, Puygiron s'agrandit. Plus il y a de monde plus il y a de problèmes, petits et grands. Les lotissements amènent une nouvelle façon de vivre la relation dans le village où autrefois chacun connaissait son voisin, il y a plus d'enfants à scolariser, la circulation n'est toujours pas réglée, les automobilistes roulant trop vite, mettant en danger la vie des enfants, des personnes les moins agiles.
L'engagement est un acte important et respectable, il ne doit pas être vécu comme une agression mais bien au contraire comme un signe de solidarité pour la recherche d'un "mieux-être ensemble", d'autant plus clair qu'il ne s'agit pas d'individus affiliés à un parti, travaillant par rapport à une idéologie. Travaillant par rapport à des idées, oui. Par rapport à une éthique, oui. La conscience des devoirs de l'homme par rapport à l'homme et à la Nature est le premier état d'une réflexion au service de son pays, de sa ville, du monde. Puisque aujourd'hui chaque parcelle de la terre est pièce d'un puzzle où chacune d'elle pèse du poids de ses qualités et de ses vices.
Les "nouveaux" ont été aussi choisis par une partie conséquente de la population, ce qui veut dire qu'ils sont attendus, souhaités comme représentants d'opinions, d'une sensibilité, ce qui leur donne force et confiance.
N. P.
Publié dans Le Giron n° 14 (juillet 2008)