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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 16:19

       Les femmes représentent la moitié de l'humanité. Avant les années cinquante et hormis quelques rares exceptions, elles étaient fréquemment confinées à des rôles subalternes. Le certificat d'études était pour elles le diplôme nécessaire et suffisant : il était inutile d'aller au-delà. L'homme avait tous les droits et la femme écoutait... me dit Jeanne. Les femmes n'avaient pas non plus libre accès à leurs biens personnels et il fallut attendre 1965 pour qu'elles puissent signer des chèques sans l'autorisation de leur époux. Les affaires politiques étaient considérées comme hors de portée de l'esprit féminin et il n'était donc pas question que les femmes puissent voter. Suite à des luttes longues et difficiles, au début du siècle, elles se sont vues peu à peu reconnaître un accès au droit de vote égal à celui des hommes.

       Durant la première guerre Mondiale, d'importantes pénuries de main d'œuvre masculine se présentèrent et les femmes durent occuper des emplois traditionnellement masculins. Cela provoqua dans les esprits de nombreuses remises en question sur leurs capacités. En 1919, la Chambre des Députés se prononça en faveur de droits politiques pour les femmes, mais le Sénat bloqua la mesure. La ville de Bobigny élisait Marthe Tesson adjointe au maire le 18 mai 1925 ; cependant, une loi de janvier 1926 enlevait aux femmes toute responsabilité au sein des conseils municipaux.

       Dans les grandes villes, les suffragettes luttaient pour obtenir le droit de vote, mais les femmes de Puygiron étaient peu au courant de leur combat. L'accès à l'information se réduisait à quelques nouvelles régionales dans Le Petit Dauphinois. Jeanne et Monette se souviennent de l'arrivée dans le foyer de leur premier appareil radiophonique en 1950 seulement !

       Pendant l'Occupation, de nombreuses femmes rejoignirent les rangs de la Résistance. Un engagement qui conduisit la France libre du général De Gaulle à reconnaître l'égalité politique des sexes.

       Le droit de vote fut accordé aux femmes en France le 21 avril 1944, mais ne sera en usage que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections législatives. À Puygiron, cette nouvelle ne fut pas accueillie à la hauteur de son importance. On ne l'attendait pas... On sortait juste de la guerre, et tous étaient accablés. On enlevait les éclats d'obus dans les jardins et l'on se remettait doucement... Ce qui paraissait capital finalement était la réapparition de l'élection démocratique du Maire.

       N'oublions pas que sous Pétain, le Maire était nommé par le Préfet, souvent conservateur. Pierre se souvient de la nomination de son père, ancien gendarme, et de celle de M. Aymard. Les femmes allèrent voter la tête basse derrière leur mari. Votaient-elles comme eux ? Ce n'est pas certain et Monette se rappelle ne pas avoir été toujours du même avis que son époux !

Je demande à Monette, si elle se souvient de quelques anecdotes : oui, elle sourit en évoquant les deux voix données à l'âne Pompon et le nom de son mari rayé au profit d'elle-même !!! Elle énumère les Maires qui se sont suivis, M.Aymard, M. Deloule et puis, bien sûr, son époux.

       En 1947, Germaine Poinso-Chapuis devient la première femme nommée ministre en plein exercice, Ministre de la santé publique et de la famille. En 1989, Catherine Trautmann devient la première femme maire d'une ville de plus de 100 000 habitants, Strasbourg. En 1991, Edith Cresson devient la première femme nommée Premier Ministre.

       En 1999, la Constitution intègre le principe de parité, qui permet une loi sur l'égal accès aux fonctions politiques l'année suivante. La loi du 6 juin 2000 sur la parité prévoit une parité totale pour les scrutins de liste et des sanctions financières aux élections législatives si le nombre de candidats d'un sexe dépasse de 2 % celui de l'autre. Aux élections législatives de 2007, la représentation des femmes à l'Assemblée Nationale atteint un nombre sans précédent : 107 femmes ont été élues ou réélues, soit 18,54 % du nombre total de députés. Depuis, la France figure au 58e rang mondial et au 15e rang en Europe pour la représentation des femmes au Parlement.

 

            Merci Jeanne, Monette et Pierre d'être toujours aussi enthousiastes et accueillants. 

                                                                                                             D. R.        


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Le Giron

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  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
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Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

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