Le Giron demande aux Puygironnais expatriés de se rappeler à leurs concitoyens,
en envoyant une lettre, une note, évoquant leur voyage.
Colline Jean
23 octobre 2007, çà y est, le jour J ou plutôt « el dia D » ! Que dire quand on a un pied dans l'avion qui nous mènera au bout du monde et l'autre toujours planté sur le sol puygironnais ? On se jette à l'eau, les mains liées par la même envie, le même rêve, le même goût de l'aventure ...
Les épaules alourdies par ce sac fidèlement rempli, les pieds prêts à fouler de nouveaux horizons, les yeux écarquillés par cette curiosité inépuisable. On y va, on est paré. Hasta luego camarades !
Une nuit passée dans l'avion et nous atterrissons à Buenos Aires, la capitale argentine. Las locas de Mayo (les folles de mai) marchent en mémoire de leurs enfants perdus lors de la dictature, les couples dansent le tango, les joueurs du club mythique de Maradona, Boca Junior, courent sur la pelouse.
Nous quittons la capitale vers le Sud et roulons à travers un paysage sans relief. La Pampa. Les Gauchos sont les maîtres sur ces terres sauvages. Je me revois enfant galopant au bord du Jabron. L'horizon se déforme sous l'effet des vapeurs chaudes. Le périple commence et déjà on n'en voit plus la fin.
Au bord de l'océan Atlantique, nous découvrons la faune marine. Nous vivons des instants émouvants en présence des baleines franches, des éléphants de mer, des pingouins et des lions de mer. Plus on se rapproche du bout du monde, plus les nuits sont fraîches. Un rituel avant de dormir est indispensable. Emmitouflés dans les sarcophages, nous trouvons le sommeil.
El Perito Moreno
Après deux mois de voyage, nous arrivons à Ushuaïa, au pied d'une chaîne de montagnes. Ce phénomène terrestre plonge désespérément ses pieds dans l'océan. Nous nous levons à six heures, pour se coucher à vingt-trois heures, avec le jour. On entend un craquement au loin, c'est un glacier qui chantonne. El Perito Moreno. Un glacier majestueux, qui déverse ce liquide indispensable, l'eau, sur toute la région avoisinante. Le soleil lui arrache des blocs entiers, qui viennent se fracasser à la surface de l'eau. La glace est happée par l'océan et donne naissance à de petits icebergs qui s'éloignent au large.
La suite du voyage dans le prochain Giron...
Colline Jean
Publié dans Le Giron n°14 (juillet 2008)