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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 14:57


       Vous l'avez certainement remarqué, dans le village ou dans votre jardin, les marronniers se sont crus en automne alors que nous étions encore en été !

       Ces dégâts sont dus à une mineuse : Cameraria ohridella. C'est un petit papillon brun ocre, de 3 à 5 mm de long, dont les ailes antérieures, brunes, ont des stries argentées, et les ailes postérieures, étroites, sombres, sont longuement frangées. Les antennes sont rayées et environ aussi longues que les ailes. Ses chenilles dévorent l'intérieur des feuilles pendant l'été, qui brunissent et se recroquevillent. Ce minuscule papillon a été découvert en 1984 au bord du lac d'Ohrid (d'où il tire son nom spécifique), à la frontière entre la Macédoine et l'Albanie. Décrit comme espèce nouvelle en 1986, il s'est rapidement répandu dans toute l'Europe, principalement grâce à une colonisation anthropique. En effet, l'homme reste le moyen préféré pour C. Ohriddella pour se propager. En 20 ans, le ravageur s'est installé sur tout le continent, de l'Angleterre à la Russie.

       La mineuse du marronnier a progressé rapidement depuis son signalement dans l'Est de la France. Elle a été observée à Paris et en Île de France en 2001. En 2005, 80 % du territoire français est touché. Seuls les départements du Finistère et du Sud-Ouest sont épargnés. D'après les chercheurs du projet Européen CONTROCAM qui étudient les effets des attaques de la mineuse sur les marronniers d'Inde, il est très fortement recommandé d'éliminer totalement en hiver, par incinération et compostage, les feuilles mortes qui abritent les chrysalides afin de limiter les dégâts l'année suivante. En effet, l'influence sur la croissance des populations de la présence des feuilles au sol durant la période hivernale a été confirmée. Si une lutte complète n'est pas possible, la pression d'infestation sur les arbres se trouve nettement réduite. De plus, des oiseaux se sont rapidement adaptés et se nourrissent des chenilles présentes sur les feuilles du marronnier, limitant ainsi la prolifération. Les mêmes recherches sur la physiologie du marronnier ont montré que les arbres fortement attaqués produisent des graines et des fruits plus petits, ce qui peut affecter la croissance et la survie des jeunes plants, mais les réserves en eau et la photosynthèse sont suffisantes pour ne pas réduire la croissance des arbres adultes.

       Vous pouvez être un précieux relais de cette information auprès de vos voisins et de vos proches.

      

        Pour en savoir plus : l'INRA, Institut Fédéral de Recherche sur la Forêt, la Neige et le Paysage (Suisse), l'école d'ingénieurs HES de Lullier (toujours en Suisse), l'ASSA (Association Suisse de Soin des Arbres).

                                                                                         D. R.

       Publié dans Le Giron n° 15 (Janvier 2009)

                                                    

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  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
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Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

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