Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 09:30

 

Vue-aerienne-ancienne-Puygiron.jpg

 

Vivre à Puygiron


       Sans doute avons-nous besoin de vide, d’espace physique et mental pour nous sentir bien, capable de grandir, de nous développer, d’avancer dans la réflexion sur le monde qui nous entoure et sur notre propre destin. Souvent c’est un détail de la vie qui amène à nous poser des questions importantes. En l’occurrence c’est la photo de Puygiron qui ouvre ce Giron, une photo des années passées avant que les arbres ne poussent, avant les modifications du paysage. Il se trouve que par rapport à cette photographie et ce qu’on y voit de l’espace, si ce dernier s’est modifié, la modification s’est faite dans un bon sens : des arbres ont poussé, plantés par la main de l’homme, des buissons, des arbustes ont prospéré. Ce qui est redoutable c’est le bétonnage du vide, l’encagement de l’espace entre des murs. On ne peut éviter d’y penser. On sait que la population augmente, que la terre se remplit, que les villes mangent les campagnes devenant à leur tour des villes. Dans certains romans et films d’anticipation comme 1984 de Georges Orwell la nature n’existe plus, et l’on projette aux enfants les images de ce que fut le monde autrefois avec ses arbres et ses oiseaux. Certes, la nécessité de « lotir » n’est pas à mettre en question. Les fils veulent vivre près de leurs pères ou bien le citadin a besoin de grand air. Mais bientôt il n’y aura plus de grand air et les fils devront s’adapter à la vie dans les cités loin des bocages et des champs. Aussi ce qui paraît être une entreprise irréversible doit-elle être soumise à la plus grande vigilance de tous. Combien d’espace peut-on céder aux lotissements, combien d’arbres est-il raisonnable d’arracher pour que nos enfants et petits-enfants n’aient pas à se programmer des voyages exotiques pour découvrir le silence, l’horizon, les champs de maïs et de lavande, les bois de chênes où se cachent les sangliers et les chevreuils, toutes choses, plantes et animaux, qui semblent acquises de toute éternité. On ne mesure jamais assez, à temps, combien un geste, une décision hâtive peuvent entraîner de conséquences négatives pour la qualité de la vie complètement liée à celle de l’environnement lui-même tellement dépendant des décisions humaines. C’est être pragmatique que de tenir compte de l’ensemble des besoins des hommes et des femmes, en se projetant dans l’avenir d’un village, d’un pays, d’une planète à protéger d’un développement brutal. Il y a certes des incompatibilités fondamentales mais on n’a pas d’autres solutions que d’essayer de résoudre ces mêmes incompatibilités en cherchant des solutions honnêtement et intelligemment. Parfois, dans ces dispositions d’esprit, on y arrive.

                                                                      Nicole de Pontcharra

Partager cet article
Repost0

commentaires

Le Giron

  • : legiron
  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
  • Contact

L'association

                L'association "Le Giron" a été créée le 24 septembre 2001 et a mis fin à ses activités en juillet 2013. Elle avait pour objectif de favoriser la rencontre et le dialogue entre les habitants de la commune afin de réfléchir ensemble à l'évolution de leur cadre de vie.
       Au cours de ses douze ans d'existence elle a atteint ses objectifs, donnant la parole aux "anciens", pour sauvegarder la mémoire du passé et même temps ouvert un dialogue avec les idées porteuses d'un avenir ouvert sur l'humanisme, l'écologie, la protection de la Nature, et bien sûr "l'autre", celui qui existe au-delà des frontières de notre pays. Elle a publié vingt et un numéros du "Giron" distribués gratuitement sur le territoire de la commune de Puygiron et au-delà, créé une bibliothèque de prêt. "Le Giron a été déposé à la Bibliothèque nationale.
       Le blog du "Giron" continue et reste ouvert à la contribution de ses anciens animateurs pour que vive son esprit et sa philosophie.

Recherche

Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

Pages