Voici une photo de Puygiron datant de 1931. On y voit les cousins Garnier de mon père. Le petit bonhomme au milieu est mon père, petit gars de la ville (Valence) en visite chez ses cousins. On y voit de gauche à droite Éloi Garnier, André et Abel Garnier, Sébastien (?), mon père Raymond Vieux, Charles, Ernest et Émile Garnier. Les cousins étaient six : Charles, Émile, Léa, Abel, Fernande et André nés entre 1911 et 1922. Trois d'entre eux sont décédés, vivent toujours à Puygiron Fernande, André et Léa (Léa Guérin qui vit chez sa fille Josette Lévêque). Peut-être les connaissez-vous ? Mon père qui a aujourd'hui 84 ans m'avait écrit, il y a quelque temps, ses souvenirs et je viens de retrouver le passage qui concerne Puygiron. Je vous le livre :
Nous allions de temps en temps dans la famille par le train et parfois ensuite le service de cars SNCF. Pour Puygiron, nous allions à Montélimar puis à proximité de Puygiron avec un petit train ou plus tard en car. Ensuite, on faisait un peu de marche à pied pour parvenir à la ferme d’en bas à travers champs. La ferme d’en haut, à David, n’était pas beaucoup plus loin. A Puygiron, nous assistions Lucile et moi aux travaux des champs : suivant la saison nous contemplions la moissonneuse-batteuse en pleine action ou nous regardions les labours, le soc de la charrue fendant la terre. Cette charrue était tirée par une paire de bœufs puissants et plus tard par un tracteur. J’allai garder les moutons avec Fernande aidée de sa chienne qui s’est toujours appelée « Bergère », même si ce n’était pas le même animal. Il y avait d’autres chiens : « Fifi » aux longs poils noirs, le « Boche » qui avait atteint l’âge de quatorze ans. Nous regardions le repas des cochons auxquels on jetait des betteraves à sucre en pâture. Il était interdit aux chèvres de s’égarer dans la luzerne. L’oncle Gustave a piqué une grosse colère un jour où ses chèvres ont crevé, le ventre gonflé démesurément.
Les champignons étaient nombreux dans les bois voisins, notamment les petits gris (ou nératous). La chasse était la distraction favorite des cousins. J’ai voulu un jour partir avec eux, mais cela m’a été refusé, à mon grand désappointement. Il y avait aussi les anguilles qu’on pêchait dans le Jabron. Le pain était fabriqué maison, le pétrin étant situé à côté de l’entrée de la ferme."
Anne-Cécile Pigache