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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 18:22

 

Famille-Guerin.jpg

 

       Léa, tu nous a quittés ce 20 janvier 2012, ta petite silhouette sous ton foulard, portant le tablier sur la robe, regardant derrière la porte à grille...

       Femme active, ayant traversé les années en courbant souvent le dos avec courage...

       Fille d'un ouvrier agricole, Léa est née le 2 février 1915 à Viviers, elle s'installera avec toute sa famille en 1922 à la ferme Brunel Viel à Puygiron, troisième d'une fratrie de six enfants, Charles, Émile, Abel, André et Fernande.

Scolarisée jusqu'à l'âge de douze ans elle intègre la fabrique de lacets à la Bâtie Rolland, traversant le Jabron derrière la maison familiale à pied par la petite passerelle, de retour à la ferme les travaux quotidiens l'attendaient, son aide était précieuse pour ses parents, garde du troupeau de brebis et surveillance de sa petite sœur.

       Les travaux des champs suivent les saisons, moissonneuse-batteuse en pleine action, parfois sous une chaleur accablante, labour à l'automne, soc de charrue fendant la terre, tirée par des bœufs puissants, ou chevaux de trait puis plus tard ce fut le tracteur.

       Les moutons étaient gardés par la chienne qui s'appelait toujours « bergère » même si ce n'était pas le même animal. Le repas des cochons auxquels on jetait des betteraves, il était aussi interdit de laisser égarer les chèvres dans la « luzerne ». La chasse pour les hommes, les champignons (petits gris), étaient nombreux dans les bois de pins derrière la maison, le Jabron où l'on pêchait les anguilles. Le pain était fabriqué dans le pétrin situé à côté de l'entrée de la ferme. Elle adorait voir son père faire cuire les tartes et autres préparations maison au moment des fêtes de Noël.

      Elle fera la connaissance de son mari Marius Guérin installé dans la ferme voisine en 1927 et de leur union célébrée le 8 décembre 1934 à Puygiron naîtra une fille Josette.

       Une vie de labeur à la ferme St Bonnet, travail difficile dans un confort parfois spartiate, travail des champs, courber le dos pour des récoltes pas toujours abondantes ; l'élevage des animaux, chèvres, vaches, cochons, grandes basse-cour où se côtoyaient poules, lapins (mères reproductrices enlevés par un coquetier), chevreaux élevés sous la mère et fabrication du picodon ; comme le disait notre regretté Frédéric Bintein ; tout le village connaissait la mère Léa pour ses fromages de chèvre. Veuve en 1987, la vie a repris son court et les travaux qu'elle affectionnait continuèrent malgré la perte de son mari. Le travail a l'extérieur qu'elle adorait continua, travail dans son jardin, ou se mêlaient fruits et légumes, les petits enfants et arrières se souviendront de ses confitures, de la recette unique de la pâte de coing, de sa cuisine simple mais raffinée, civets de lièvre et lapins de garenne, les délicieux gratins de pommes de terre cuits dans le four du fourneau, ses brassadeaux de Pâques, les rochers aux amandes, le gâteau de semoule. L'hiver était consacré aux travaux d'aiguille à côté du fourneau, chaussettes, gants pour toute la famille.

       Avec l'arrivée de la radio et la télévision les journées ont trouvé un autre rythme, travail et regard sur l'information, la passion des voyages tout en restant devant les documentaires télévisés, la culture à travers les jeux (questions pour un champion) et puis les petits-enfants et arrière-petits-enfants venant lui rendre visite ou allant chez eux pour changer le quotidien.

       Toujours partante pour des sorties en famille, baptême, anniversaire, elle se plaisait à dire qu'il fallait profiter des bons moments de la vie. Elle allait fêter son 97ème anniversaire, elle laisse un bel héritage à sa fille, ses trois petites filles et sept arrière-petits-enfants, des beaux souvenirs, maman... mémé... adésias.

 

                                                                       Ghislaine Teyssier

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Le Giron

  • : legiron
  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
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L'association

                L'association "Le Giron" a été créée le 24 septembre 2001 et a mis fin à ses activités en juillet 2013. Elle avait pour objectif de favoriser la rencontre et le dialogue entre les habitants de la commune afin de réfléchir ensemble à l'évolution de leur cadre de vie.
       Au cours de ses douze ans d'existence elle a atteint ses objectifs, donnant la parole aux "anciens", pour sauvegarder la mémoire du passé et même temps ouvert un dialogue avec les idées porteuses d'un avenir ouvert sur l'humanisme, l'écologie, la protection de la Nature, et bien sûr "l'autre", celui qui existe au-delà des frontières de notre pays. Elle a publié vingt et un numéros du "Giron" distribués gratuitement sur le territoire de la commune de Puygiron et au-delà, créé une bibliothèque de prêt. "Le Giron a été déposé à la Bibliothèque nationale.
       Le blog du "Giron" continue et reste ouvert à la contribution de ses anciens animateurs pour que vive son esprit et sa philosophie.

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Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

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