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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 17:00
 

       Bonjour tout le monde, Je vous envoie quelques nouvelles du pays des kiwis. Après 30 heures d'avion, 18.000 Km et douze heures de décalage, me voilà arrivée en Nouvelle-Zélande. Un pays extraordinaire. Je suis venue ici, dans le but de découvrir un maximum sur les Maoris et les volcans, changer d'air et m'évader de la France ! Pays vraiment surprenant...

       Tout d'abord, j'ai ramassé des pommes pour me faire des sous et acheter un van afin de pouvoir voyager en toute liberté. Ensuite, j'ai parcouru le pays tout en bossant de temps en temps quand ma réserve d'argent était écoulée. J'ai fait tous les boulots inimaginables : emballage de fruits (kiwis car bien sûr, ici c'est le pays), serveuse, cueillette de fruits... mais tous très enrichissants de rencontres étonnantes et internationales.

       Ces deux petites îles plus ou moins inconnues à l'autre bout de la Terre (vu de France) valent vraiment le détour. Les habitants y sont très accueillants, les paysages magnifiques et très diversifiés. On peut se trouver des plages hawaïennes et des déserts sahariens ou bien se retrouver perdu dans les montagnes en quelques heures de route. Comme ce sont des îles volcaniques, il y a aussi beaucoup de sources d'eau chaude naturelles ou aménagées. Très sympa pour se relaxer après une dure semaine de travail...


Enfin que du bonheur et je le conseille à tous ceux qui ont envie de se dépayser. Sensations garanties !

Voilà les aventures d'une petite Puygironnaise en soif de découvertes... Gros bisous à tous et à bientôt, Julie.


      

            Publié dans Le Giron n° 13 (janvier 2008)

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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 17:08
                                                                                                                                                Photo C. P.

Modes de vie


       On n'a jamais autant parlé d'autarcie, de maîtrise du quotidien, sans doute en partie à cause de la crise du pétrole, d'une crise de société liée à un développement difficile à maîtriser, en particulier dans le domaine des sciences de la Terre, de la climatologie. Et l'on voit surgir un peu partout des mouvements de protection de l'environnement, une vigilance concernant la production agro alimentaire, contre les OGM par exemple, pour l'agriculture biologique, les produits de qualité, et la réduction de la consommation. Se multiplient les « marchés paysans » qui offrent des légumes et des viandes qui ont du goût, de vrais fruits de saison mûris sur l'arbre, des tisanes à l'ancienne, des « légumes oubliés ». Ces produits coûtent plus cher que ceux des supermarchés, mais n'est-il pas temps de renoncer à la diversité des gammes de produits industriels pour sélectionner ses achats, les réduire peut-être, pour manger moins et mieux. Ce n'est pas une mode, mais une réaction saine à un excès en tout qui commence à contrarier le bon sens de tout un chacun. Le mieux peut être l'ennemi du bien. Tout un mode de vie à modifier, et les hommes et la planète s'en porteront mieux.

       Dans le même mouvement d'économie domestique s'ouvrent les magasins de vente d'occasions de qualité, les vêtements, le matériel qui accompagne la vie de l'enfant, poussettes, parcs... Si ce marché se développe, peut-être que les déchets de la société de consommation qui posent aujourd'hui un vrai problème s'en trouveront-ils réduits ? Et par là, la course à la production du nouveau, de l'insolite, du dernier cri, des gadgets. Et nous, à la campagne, au-delà du tri, ne pourrions-nous pas avoir un coin de compostage pour tous les déchets alimentaires. Certains s'y sont mis déjà. On vit ici encore au milieu des champs, des bois et des jardins, gardons les précieusement comme le cadre d'une vie saine mise en danger principalement dans les centres urbains pollués par tout ce qui accompagne le progrès, Janus, aux deux visages.

                                                                              N. P.

       Publié dans Le Giron n° 13 (janvier 2008)


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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 15:11

       Né à Brest en 1944, Yves Pinguilly a écrit une centaine de livres pour la jeunesse. Il fréquente depuis trente ans le continent africain et il est l'auteur de nombreux romans ou récits ayant pour cadre le Togo, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Burkina-Faso, Le Niger, la Guinée, le Mali. Aujourd'hui, le temps d'une escale, il écrit dans sa maison de Bretagne.

       Avec Même les mangues ont des papiers chez Rue du Monde, il aborde le thème important de l'immigration et des sans-papiers. Momo et Khady rêvent de quitter leur Afrique natale, mais ils échouent au port : les seuls papiers qu'ils peuvent présenter sont une coupure de journal et un poème. Le douanier les repousse et désigne la cargaison de mangues dans laquelle les enfants voulaient se cacher : les mangues, elles, ont des papiers. Or sans papier, hors de chez vous, vous n'existez pas.

       Même les mangues ont des papiers, illustrations Aurélia Fronty, éditions Rue du Monde, 2006.

       Citons encore du même auteur : Sous l'arbre à palabres, Ploc Ploc Tam Tam et La couleur des yeux.

                                                                                    D. J.

       Publié dans Le Giron n° 12 (juillet 20007)


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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 21:55

La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules

       Philippe Delerm est un proustien dans l'âme, un humble magicien qui nous parle avec ses yeux, ses sens et surtout avec son coeur. Il nous fait chavirer dans les anecdotes du passé sans jamais nous noyer, et ses histoires nous transportent vers notre enfance ou celle qu'on voudrait s'inventer. Nous trempons volontiers notre madeleine dans la tasse qu'il nous tend et nous partons en voyage au pays des couleurs, des odeurs, des musiques d'antan.

       Nous remontons le temps, le mordons à pleines dents et l'Histoire se répète dans toute sa splendeur, dans toute sa lenteur, dans toute sa fraîcheur. Nous la suivons pas à pas, comme sublimés par sa beauté nouvelle, comme amusés par tant de rituels oubliés et pourtant si essentiels.

        Les champignons d'automne reprennent alors toute leur saveur, agrémentés d'une promenade en forêt, d'odeur de mousse, de verdeur et de mouillé, de gris, de noir et de boisé, de petits paniers d'osier retournés sur la table, le soir, les cris d'enfants triomphants dévorant des yeux leur trophée éphémère, les petites mains de Maman rougies par l'eau et le froid, et le bonheur d'être là... Telle est la magie qu'un Buveur de Vie de grande générosité nous fait partager en toute simplicité au fil de ses envies.

                                                                                                          C. V.

Une enfance sirocco

       Après la mort de leur mère, abattue au moment de la Libération, en 1944, par un soldat allemand, deux petites filles vivant dans le milieu de l'émigration russe de Lyon sont recueillies par leur tante Catherine, à Marrakech. Victoria et Irina devront se faire accepter par les enfants de leur quartier, apprendre à percer les secrets de la médina, et ceux de Catherine, jeune femme éprise d'absolu qui, pour rompre avec le conformisme colonial, a choisi de vivre au milieu des Marocains, plutôt que dans le Guéliz, la partie européenne de la ville. Catherine, qui n'est pas sans rappeler la figure d'Isabelle Eberhardt, initiera les deux enfants à un Maroc réel pour leur apporter un vrai désir d'Orient.

       Écrivain français, d'origine russe, Nicole de Pontcharra a longtemps vécu au Maroc. Depuis 1975, elle a publié plusieurs livres essentiellement de poésie, dont L'Enfance est le gardien du feu   (Paris-Méditerranée, 2005).

       De 2000 à 2006, elle a été Commissaire du Salon international du Livre de Tanger.

Photo de couverture Abderrazac Benchaâbane

Publié dans Le Giron n° 12 (juillet 2007)


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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 21:32

       Jean, tu nous as quittés... Ton allure élégante, ton âme de grand seigneur, ton attention de chaque rencontre, et ton intérêt pour les autres sans malveillance... Tu fus très actif au sein du comité des fêtes de Puygiron de 1985 à 2001, en créant, par exemple, en 1986 le groupe des majorettes « les cigognes », et en animant le groupe théâtral. Nous nous rappellerons longtemps ces représentations, La Saint Ambroise, Fermez les portes ou  J'y suis, j'y reste !  Je me souviens encore de nos fous rires dans le grenier d'Yves Geffroy pendant les répétitions de cette dernière pièce, de tes mots gentils et réconfortants quand je n'arrivais pas à retenir mes longues tirades.

       Les grandes douleurs de la vie ne t'avaient pourtant pas épargné. Mais malgré tout, tu gardais cette distinction, cette retenue posée, notamment dans nos discussions sur le banc de pierre de la place de la gloriette. Il m'arrive encore de te guetter vers 15 heures, heure de la promenade de ta petite chienne Salsa...

                                                                                     D. R.

             Publié dans Le giron n° 12 (juillet 2007)


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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 21:08

Le 18 mai 1975


En partant d'en-haut à gauche :

Béatrice Leroy,
Marielle Lévèque, Mireille Roux, Magali Veyrier, Ghislaine Lévèque, Hernani, Patrick Monier, Pascal Sauvan, Pascal Leroy, Eric Berger, Patricia Monier, Déolinda

Publié dans Le Giron n° 12 (juillet 2007)
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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 18:20


       La porte désigne symboliquement la maison, le chez-soi, la valeur du lieu affecté à la personne. Au Japon, pour désigner une maisonnée heureuse, on dit : « le bonheur arrive devant une porte qui rit ».

       Allons pour notre part à la rencontre des nouveaux arrivants de Puygiron. Le lotissement tout récent de la Tuilière accueille ses jeunes propriétaires : Stéphane et Virginie Bonin et leur petite Laurine, de trois ans, ont emménagé dans leur maison neuve le 11 décembre 2006. « Il faisait beau » me dit Virginie, « on a même pu boire sur la terrasse ! » Stéphane travaille à la centrale de Cruas et Virginie est comptable à Montélimar. Un bébé prénommé Mathis vient juste de rejoindre la famille. « On voulait habiter à la campagne, et l'Est de Montélimar nous intéressait. » Ce fut un coup de coeur pour le village de Puygiron, qui les a fait s'installer ici.

       Et puis, c'est Lise Paturel qui m'accueille dans sa nouvelle maison. Elle y habite avec Frédéric Payan depuis le 9 septembre 2006. Lise est infirmière, depuis peu installée en libéral à Montboucher et Puygiron, Frédéric est, lui, directeur des travaux pour l'entreprise Sillac à Montélimar. Une vue sur le château de notre village, une cuisine toute blanche, deux chiens et deux chats, c'est désormais leur quotidien à Puygiron.

 

                                                                                     D. J.

           Publié dans Le Giron n° 12 (juillet 2007)

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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 18:02
                                                                                                                                            Photo C. P.

       - On nous annonce pour la fête votive de Puygiron le 28 juillet prochain, l'arrivée du petit train du Picodon. La locomotive sera exposée grâce à l'association du même nom, Le petit train du Picodon*.  Cette animation est subventionnée par le Conseil général de la Drôme, et pourra être vue dans beaucoup de villages de notre région.

*http://clement.genin.free.fr/accueil.html

       - Les associations « Puygiron Nature et Environnement » et « Le Giron» se sont mobilisées, pour la quatrième fois, lors de la journée mondiale de l'environnement en organisant la marche familiale de collecte des déchets jetés sur nos chemins et dans nos fossés, le samedi 9 juin. Le constat est plutôt satisfaisant : « seulement » une quinzaine de sacs de 50 litres remplis, avec quelques surprises de taille, carcasses de voiture et grosses ferrailles. Cette année a été particulièrement marquée par la présence de Monsieur le Maire et de son épouse. Merci aux bénévoles présents malgré la forte chaleur !

       - Dans le prolongement de la marche de l'environnement et dans le même esprit, dans la convivialité et le contact avec la nature, nous vous proposons de participer au cours de l'année, à des balades et des randonnées un peu plus sportives. Si vous êtes intéressé par ce projet « marche », merci de prendre contact avec Patrick Jean (Tél. : 04.75.53.94.07)

       - Le dossier sur le devenir du village de Puygiron suit son cours et l'association P.N.E., par ses actions, vous apportera de plus amples nouvelles dans les semaines à venir...

                                                                                           G. T.

       Publié dans Le giron n° 12 (juillet 2007)

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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 17:21


        Cette soirée du 1er juin restera gravée dans nos mémoires. Merci à Damien Arnoux d'avoir organisé cette conférence sur le réchauffement climatique à Puygiron, en invitant Delphine Six, glaciologue au CNRS de Grenoble. Cette jeune scientifique abordable, dynamique et passionnée, étudie grâce à des forages dans la glace de la banquise, les variations climatiques de notre Terre depuis 700.000 ans, afin de mieux cerner l'avenir de notre planète. Elle a déjà entrepris trois voyages au coeur de l'Antarctique, immense continent du bout du monde centré sur le pôle Sud, constitué d'une calotte glaciaire épaisse de 3.400 m et d'une superficie grande comme 22 fois la France.

        Au travers de la présentation photographique de ces périples, nous avons pu juger du caractère extrême des conditions de vie et de déplacement sur ce dernier espace vierge où les températures oscillent entre - 80°C l'hiver et -50°C l'été. Ces températures excessivement basses permettent à la neige de ne jamais fondre et de constituer ainsi l'épaisse couche de glace de la calotte polaire, en emprisonnant des bulles d'air, témoins de la composition de l'atmosphère des millénaires passés. À partir de l'analyse de ces bulles d'air, les scientifiques arrivent à quantifier les taux de CO2 et de méthane (gaz à effet de serre), et retrouver les températures ancestrales. Étonnamment, tous les 100 000 ans, alternent périodes de glaciation et périodes de réchauffement engendrant alternativement des avancées de glaciers englobant des parties de continents ou des hausses du niveau des mers, et tout cela pour une simple différence de température moyenne de 4°C ! Aujourd'hui, nous sommes dans une période chaude et nous rentrerons vraisemblablement d'ici 10 000 ans dans une période de glaciation.

        Depuis le milieu du XXe siècle, les scientifiques constatent que les taux de concentration des gaz à effets de serre ont largement dépassé les pics des périodes les plus chaudes des 700 000 dernières années, et que la température sur Terre a augmenté de + 0,6°C en moyenne. Pour simplifier, les scientifiques internationaux s'accordent tous pour affirmer que l'activité humaine est largement responsable de ce dérèglement climatique. Ils s'attendent à une augmentation de la température de 1,4°C à 5,8°C d'ici 2100. Ce réchauffement serait certainement davantage marqué en hautes latitudes et sur les continents, entraînant des précipitations plus fréquentes mais malgré tout la fonte des glaciers. En effet, ceux qui n'ont pas leur source d'alimentation à plus de 3.500 m d'altitude n'existeraient plus (glaciers alpins). En 2050, la banquise disparaîtrait au pôle Nord et il n'y aurait certainement plus de courant froid permettant les circulations océanique et atmosphérique qui tempèrent nos côtes européennes. Les terres glacées du Canada et de Russie en fondant libèreraient en grande quantité du carbone dans l'atmosphère (permafrost) réalimentant ainsi le processus engagé. La fonte de la calotte polaire de l'Antarctique entraînerait une élévation du niveau de la mer de 70 m, et par conséquent des migrations humaines importantes.

        En conclusion, le monde scientifique s'accorde sur trois points : La Terre se réchauffe, elle va continuer à se réchauffer et l'homme en est le principal responsable. Cependant les différents modèles de simulation scientifique ne sont pas encore capables de prendre en compte tous les facteurs intervenant dans ce processus de modification du climat. On ne connaît, par exemple, pas encore le rôle que joueront les océans (phytoplancton) et la végétation (photosynthèse) dans l'absorption des gaz à effet de serre émis par notre civilisation. De l'avis de tous, il est pourtant urgent d'agir et ces rencontres avec des scientifiques de haut niveau, qui savent expliquer simplement des phénomènes complexes, clarifient notre compréhension et développe notre prise de conscience de l'impact de notre quotidien sur l'environnement.


                                                                         D. R.

           Publié dans Le Giron n° 12 (juillet 2007)

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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 11:41


       À l'époque, il n'y avait pas de sécurité sociale et, par conséquent, on attendait une situation vraiment critique pour faire déplacer le médecin. On se débrouillait seul en utilisant les soins appropriés à chaque mal. Il n'y avait que trois ou quatre médecins à Montélimar, et deux à Dieulefit : un protestant et un catholique soignant respectivement chaque communauté. Cependant, c'est bien le médecin protestant qui se déplaça pour soigner la jambe cassée du frère de Pierre, alors qu'il n'était pas de la même confession.

       Les grossesses se passaient sans contrôle prénatal. Quand l'heure de la naissance arrivait, on allait chercher la sage-femme et cela se passait, en général, à la maison. À Puygiron, c'est Joséphine Sauvan, épouse du chef de gare, qui assistait les futures mamans, aidée par une ou deux voisines. Sa formation venait sûrement d'une autre sage-femme... Les hommes n'étaient pas tolérés dans la chambre et on leur demandait d'aller chercher de l'eau chaude : ça les occupait ! On appelait le médecin dans un cas extrême et parfois, il était trop tard, comme pour Léona Piallat, décédée tragiquement d'une hémorragie lors de la naissance de son troisième enfant. Les nouvelles mamans restaient alitées une semaine à la suite de leurs couches pour éviter tout risque, et donnaient le sein à leur bébé, pudiquement, sous une serviette. On pouvait accoucher aussi à l'Hôtel-dieu de Montélimar, hôpital situé dans la grande Rue (actuel musée de la miniature), où les religieuses, pas toujours très douces, vous attendaient. Jeanne se souvient de l'accueil glacial qu'elle avait reçu pour la naissance de Colette. Mais, comment pouvez-vous accoucher dans votre état ?  lui avait-on dit, parce qu'elle avait malheureusement contracté la poliomyélite pendant sa grossesse.

       Finalement, Colette était bien née ! Monette se rappelle que son époux, Pierre, désireux d'être présent, avait été accepté dans la salle d'accouchement, même si à l'époque ça n'était pas courant...

       On vaccinait les enfants uniquement contre la variole, en laissant une belle empreinte sur le bras. Vers les années soixante, celle-ci s'est déplacée sur le pied des petites filles, par esthétisme. Les enfants attrapaient donc toutes les maladies dites de la petite enfance et souvent contagieuses: coqueluche, rougeole, oreillons... maladies infantiles que l'on ne voit plus. Avant l'apparition des vaccins correspondants, il arrivait aussi de contracter la tuberculose ou la poliomyélite.


       La tuberculose a fait des ravages dans les années 30, surtout dans les villes ouvrières. On allait se soigner dans des sanas, sanatoriums à la montagne. À Dieulefit, il y avait le Centre pulmonaire du docteur Préault où l'on soignait aussi les tuberculeux. Le docteur Préault était un médecin très apprécié et avant-gardiste dans son domaine. Jeanne se souvient tristement des enfants, au Centre, installés en déclive, sur une planche, attachés par les pieds, la tête inclinée vers le bas, les aidant à expectorer. Dans les écoles, les institutrices faisaient vendre par les enfants des carnets de timbres permettant de récolter quelques fonds pour lutter contre la tuberculose. Vers les années cinquante, l'amélioration des conditions de vie et l'apparition du vaccin BCG ont fait reculer cette maladie.

       Monette évoque que petite, elle n'avait jamais vu de docteur ! Pour les bronchites, on plaçait sur la peau des ventouses en verre, chauffées à l'aide d'une mèche alcoolisée. L'application des ventouses chaudes sur la peau, entraînant parfois des brûlures, faisait le vide entre la peau et la ventouse et tirait le mal. La peau devenait souvent violette sous les ventouses. Parfois, on sclérosait même la peau en faisant une petite croix à l'emplacement de la ventouse.

       On posait aussi des sinapismes sur la poitrine sous forme de cataplasmes de farine de lin et de graine de moutarde. Contre les maux de gorge, on appliquait sous un linge de la teinture d'iode sur la peau, tout autour du cou. Un bon vin chaud remettait d'un petit rhume (on croyait d'ailleurs beaucoup aux vertus du vin). Monette se souvient que sa maman lui appliquait un peu de vaseline sur le nez quand elle était enrhumée, la protégeant ainsi d'irritations ou de rougeurs. Contre la constipation, on utilisait des poires en caoutchouc pour lavements, ou l'on administrait des petites quilles de savon glycériné aux enfants. Pour les problèmes circulatoires, le sirop de jouvence de l'abbé Soury (inventé en 1745 et toujours commercialisé) et contre les coliques, l'élixir parégorique. Chez l'herboriste, on trouvait différentes tisanes : la bourrache contre la toux, le sureau pour les poumons, les queues de cerise diurétiques, la camomille pour le foie, le tilleul et la verveine pour la digestion...

       Contre les rhumatismes, on portait une ceinture ou un gilet de flanelle qui permettait de garder la chaleur de la transpiration sur le dos. En ce qui concerne les lunettes, on les achetait à la foire. Les plus fortunés allaient chez l'oculiste de Montélimar, M. Flandin, rue Roserie (rue Roger Poyol). Pour les soins dentaires, chacun se souvient du Docteur Truche à Montélimar, un vrai bourreau... Ceux qui ne pouvaient pas y aller avaient des chicots à la place des dents. Pour une luxation ou une foulure, on allait chez le rebouteux, le curé d'Aubignas ou le père Magnet, charpentier à Dieulefit, qui soignait aussi les bêtes contre ces mêmes maux... Si on questionnait les gens, personne n'allait voir les guérisseurs... Pourtant, c'est Yvonne Boisson qui éteignait les brûlures et M. Roustand (ferme Francis Gay) qui enlevait les verrues avec une ficelle et des incantations. M. Béroule de Rochefort détenait différentes recettes, contre le ronflement par exemple, et même contre la coqueluche : dans un panier à salade, il fallait saupoudrer du sucre sur des escargots fraîchement ramassés, et recueillir la bave pour la faire boire (!!!). Mais Jeanne n'a jamais voulu essayer !!!

       Merci encore à vous « les anciens » de Puygiron, qui me surprenez à chacun de nos rendez-vous par votre joie de vivre et votre jeunesse. Merci aussi pour votre gentillesse et générosité. Je compte sur vous pour le numéro 13 !

                                                                                        D. R.

       Publié dans Le Giron n° 12 (juillet 2007)

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Le Giron

  • : legiron
  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
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L'association

                L'association "Le Giron" a été créée le 24 septembre 2001 et a mis fin à ses activités en juillet 2013. Elle avait pour objectif de favoriser la rencontre et le dialogue entre les habitants de la commune afin de réfléchir ensemble à l'évolution de leur cadre de vie.
       Au cours de ses douze ans d'existence elle a atteint ses objectifs, donnant la parole aux "anciens", pour sauvegarder la mémoire du passé et même temps ouvert un dialogue avec les idées porteuses d'un avenir ouvert sur l'humanisme, l'écologie, la protection de la Nature, et bien sûr "l'autre", celui qui existe au-delà des frontières de notre pays. Elle a publié vingt et un numéros du "Giron" distribués gratuitement sur le territoire de la commune de Puygiron et au-delà, créé une bibliothèque de prêt. "Le Giron a été déposé à la Bibliothèque nationale.
       Le blog du "Giron" continue et reste ouvert à la contribution de ses anciens animateurs pour que vive son esprit et sa philosophie.

Recherche

Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

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