Nous avons tous été peinés par la disparition de Michel Locatelli, maire de Puygiron, qui était avant tout pour nous un enfant de Puygiron, avec une grande famille que sa disparition met dans l'affliction. Toute l'équipe du Giron compatit à leur chagrin. Il faut toujours essayer d'analyser avec lucidité et sang-froid l'attitude et les actes de ceux qui nous entourent, les proches et les moins proches même si, dans de telles circonstances l'affectif prend le pas sur le rationnel. Cette mort prématurée a entraîné des élections imprévisibles, mais qui ne pouvaient qu'être prises en compte par ceux qui depuis quelques années déjà essaient d'entrer en dialogue avec l'équipe municipale, d'apporter des points de vue différents, d'alimenter la réflexion.
Les trois candidats qui se sont présentés sont soit des gens engagés dans leurs professions qui les amènent à régler des problèmes humains et techniques, soit mère au foyer avec les responsabilités attachées à ce rôle, mais pas seulement car très concernée par tout ce qui touche à la vie de la commune. Ils sont porteurs d'idées qui sont partagées par l'ensemble de l'équipe du Giron qui souhaite le développement du village, mais dans la concertation. L'urbanisation en fait partie, mais il est essentiel qu'elle soit traitée harmonieusement, dans le respect de l'environnement. On sait aujourd'hui quelles sont les nuisances des villes, circulation, pollution, avec toutes les conséquences sur la santé mentale et physique des habitants. On peut, on doit prendre en compte et la vie d'un village et les restrictions à apporter à une animation incontrôlée. Un café, un petit hôtel, oui bien sûr. Tous en ont envie et pensent que cela peut enrichir la vie du village, mais c'est l'affaire de tous. Un engagement dans une voie ouverte pour des années à venir. Les lotissements intéressent autant les propriétaires de terrains que les candidats à l'achat ou à la location de maisons. Mais là aussi naissent des interrogations légitimes.
Autrefois chacun vivait isolé sur sa terre, dans sa ferme ou dans la proximité de voisins connus depuis des temps immémoriaux. Se posaient rarement les problèmes liés à un voisinage gênant ou des constructions mal venues. La société a changé rapidement aussi il faut prendre en compte ce changement, non pas le subir mais l'accompagner avec compétence et bonne volonté. Expliquer, débattre, dans la sérénité, c'est notre voeu porté par ces personnes qui ont fait la démarche courageuse de se présenter aux élections. Que les électeurs qui ont compris et les ont suivis dans cette démarche trouvent ici l'expression de nos remerciements. Pourquoi ne pas admettre que c'est bien d'ouvrir, de changer, d'être un peu curieux des autres, de leurs opinions, de ne pas rester « entre soi » frileusement ? Des candidats non pas contre, mais avec. Voilà comment leur action devrait être comprise. Nous ne voulons pas des clivages stériles qui amènent dissensions, haines. Le petit journal continuera à parler de notre monde dont nous ne réussirons jamais à évacuer la violence si, à notre niveau, sur les 668 hectares où nous vivons, nous n'arrivons pas à le faire de manière fraternelle tout en exprimant aussi nos désaccords, nos points de vue pas forcément identiques, sans hostilité dirigée contre quiconque.
N. P.
Publié dans Le Giron n° 11 (janvier 2007)