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15 juillet 2008 2 15 /07 /juillet /2008 18:27

                                                                                                                   Photo : C.P.

 

 

Cette lettre, feuille de route, est née dans le plaisir de la rencontre entre des habitants de Puygiron. Ils s'aperçoivent qu'ils ont des préoccupations proches concernant la vie du village et son environnement. Se réunir en association permet de formaliser désirs et questions, et aussi de défendre des points de vue.

Peut-être, avec le temps, des préoccupations culturelles communes prendront-elles la forme d'événements ponctuels, mais aujourd'hui c'est une simple proposition de créer des liens entre des hommes et des femmes qui vivent les uns à côté des autres et ne se connaissent pas toujours, de prendre en compte la manière dont chacun voit le développement de son lieu de vie.

Le microcosme d'un village n'échappe pas à une transformation, le pire et le meilleur, d'un mouvement inexorable celui de la modernité, la mutation mondiale des sociétés. Que veulent les habitants d'un changement qui gagne tous les secteurs de la vie ? Sans être nostalgique du passé on peut espérer que le paysage naturel ne souffrira pas trop de l'urbanisation et de la transformation des terres agricoles en terrains constructibles, que les champs de lavande, de maïs ou de sorgho, ne verront pas les lumières de leurs couleurs s'éteindre sous le béton gris, la noirceur du macadam, la géométrie des hangars d'usines. Dans les jardins publics qui se dessinent dans les grandes villes, à l'exemple du parc de Bercy, à Paris, au milieu d’une nature bien maîtrisée on prévoit maintenant un espace, une butte, avec de mauvaises herbes folles et des coquelicots, sans doute pour faire référence à la nature sauvage qui recule partout. C'est un peu triste que ces morceaux de nature mis en "réserve". Gardons-nous de faire la ville à la campagne avec une prolifération de panneaux et de parcours fléchés.

Il y a, et c'est heureux, une mobilisation en faveur des architectures anciennes, elles sont indéfectiblement liées à l'histoire des hommes qui se sont succédé ici, qui les ont conçues, habitées, regardées comme partie prenante de leur vie. D'hier à aujourd'hui, c'est cette chaîne qui nous intéresse, des visages, des tempéraments, des caractères. Paysans, artisans d'autrefois et au XXIe siècle leur descendance, et ceux qui renouvellent la population, venus d'ailleurs, amènent des idées, leur savoir-faire, leur énergie, leur jeunesse. Ils ont choisi d'habiter ou de rester ici sans doute un peu à cause de la beauté d'un horizon encore préservé. N'aurions-nous que cela en commun cela ne mérite-t-il pas que l'on en parle ?

          N.P.

                Publié dans Le Giron n° 1 (Décembre 2001)


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Le Giron

  • : legiron
  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
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L'association

                L'association "Le Giron" a été créée le 24 septembre 2001 et a mis fin à ses activités en juillet 2013. Elle avait pour objectif de favoriser la rencontre et le dialogue entre les habitants de la commune afin de réfléchir ensemble à l'évolution de leur cadre de vie.
       Au cours de ses douze ans d'existence elle a atteint ses objectifs, donnant la parole aux "anciens", pour sauvegarder la mémoire du passé et même temps ouvert un dialogue avec les idées porteuses d'un avenir ouvert sur l'humanisme, l'écologie, la protection de la Nature, et bien sûr "l'autre", celui qui existe au-delà des frontières de notre pays. Elle a publié vingt et un numéros du "Giron" distribués gratuitement sur le territoire de la commune de Puygiron et au-delà, créé une bibliothèque de prêt. "Le Giron a été déposé à la Bibliothèque nationale.
       Le blog du "Giron" continue et reste ouvert à la contribution de ses anciens animateurs pour que vive son esprit et sa philosophie.

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Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

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