Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 août 2008 7 17 /08 /août /2008 18:10
                                                                                                                                                                  Photo N.A.S.A.

       On sait que la belle Europe des légendes, fille d'Agénor roi de Phénicie fut enlevée par Zeus transformé en taureau et emmenée en Crète. L'histoire de notre continent et pas seulement son histoire mythique, se rattache à un premier héritage méditerranéen, hellénique et romain que le christianisme a nourri. L'Europe s'est construite à travers affrontements, guerres, traités, où pays, villes, villages, individus ont été partie prenante. Même si chacun d'entre nous n'est pas toujours conscient du rôle qu'il peut jouer dans des stratégies conduites dans les sphères gouvernementales, nous devons pour notre avenir et celui de nos enfants nous interroger sur une fédéralisation qui met chaque individu à l'intérieur d'une nouvelle géographie physique et mentale. Sans entrer dans toutes les problématiques économiques, juridiques, soulevées par l'élargissement de l'Europe qui accueille dix nouveaux États membres, l'individu moyen s'interroge avec bon sens sur des adhésions posant un problème réel, sur le bien fondé d'alliances apparemment pas si naturelles que cela ! À propos, par exemple, de la Turquie, plus asiatique qu'européenne, avec un gouvernement islamiste, des interrogations légitimes fusent un peu partout. Mais on peut aussi imaginer qu'une Turquie démocratique - la démocratie appliquée, exigée comme condition sine qua non - prônant un islam éclairé, serait une barrière, un bouclier contre les intégrismes de certains pays musulmans. La capitale Istanbul, autrefois Constantinople et plus anciennement Byzance, a toujours été en relation étroite avec les pays du pourtour de la Méditerranée, la Turquie, terre de très vieille civilisation, a fréquenté l'Europe, l'a conquise jusqu'à Vienne, en Autriche, et a laissé des traces de sa culture un peu partout. Au regard de l'histoire la plus ancienne, l'accès pacifique de la Turquie dans la communauté européenne n'a rien de choquant et pourrait jouer en faveur de la paix dans le monde.

       Il n'y a pas de prise de décision concernant le citoyen qui soit mineure. La vie du pays c'est le monde, c'est l'Europe, c'est la France, c'est le village. C'est d'abord dans la vie autour de soi que la solidarité se fonde, dans des petites actions quotidiennes, une attention aux problèmes du voisin, une tolérance à sa différence. Gardons les yeux fixés sur l'avenir de ce petit territoire à gérer ensemble, dont il faut maintenir l'intégrité sans l'enclaver, préserver la spécificité rurale, qu'il faut protéger d'une urbanisation incontrôlée comme des pollutions consécutives à une course à la consommation. Car le développement est, on le sait, une arme à double tranchant. L'avenir harmonieux ne se réalisera que dans une gestion du quotidien, de l'échange amical des points de vue dans une vision généreuse, solidaire des autres, sans égoïsme, un vrai partage des idées. On appartient à ici et à là-bas, car avant que notre Europe n'existe, que les pays n'aient fait leur unité, les hommes se sont déplacés d'Est en Ouest, du Nord au Sud vice-versa, à pied, en chars, à cheval, sur tous les horizons. Que de qualités fallait-il cultiver alors, essentiellement la conscience d'une appartenance à la planète et à la race des hommes, la capacité de dépassement des problèmes personnels d'ego.

       Puisse la belle Europe, fille de l'Asie, souvent violentée, meurtrie et pourtant vivante, symbole de l'histoire des peuples de la Méditerranée, être celle qui dans l'avenir renvoie au monde le visage de la paix.

                                                                                      N. P.

            Publié dans Le Giron n° 6 (juillet 2004)




Partager cet article
Repost0

commentaires

Le Giron

  • : legiron
  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
  • Contact

L'association

                L'association "Le Giron" a été créée le 24 septembre 2001 et a mis fin à ses activités en juillet 2013. Elle avait pour objectif de favoriser la rencontre et le dialogue entre les habitants de la commune afin de réfléchir ensemble à l'évolution de leur cadre de vie.
       Au cours de ses douze ans d'existence elle a atteint ses objectifs, donnant la parole aux "anciens", pour sauvegarder la mémoire du passé et même temps ouvert un dialogue avec les idées porteuses d'un avenir ouvert sur l'humanisme, l'écologie, la protection de la Nature, et bien sûr "l'autre", celui qui existe au-delà des frontières de notre pays. Elle a publié vingt et un numéros du "Giron" distribués gratuitement sur le territoire de la commune de Puygiron et au-delà, créé une bibliothèque de prêt. "Le Giron a été déposé à la Bibliothèque nationale.
       Le blog du "Giron" continue et reste ouvert à la contribution de ses anciens animateurs pour que vive son esprit et sa philosophie.

Recherche

Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

Pages