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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 16:50

 

Portrait-Florence-Chalamet.JPG


       Il a suffi à Florence Chalamet d’un tour du village de Puygiron, de la découverte de la maison de Dominique pour sentir qu’elle avait trouvé là une terre d’escale, un havre. Amenée par des cousins montiliens désireux de lui faire partager leur attirance pour ce petit village, elle est séduite, mesure tout ce que ce lieu peut lui apporter dans sa vie très active de pianiste et de « coach » d’entreprise. La maison est acquise dans la vitesse du coup de foudre. Florence Chalamet se projette dans un futur où après les voyages, les concerts, les réunions elle pourra retrouver la nature, le silence, pour réfléchir, faire ses gammes, dans un autre rythme. Ce qui l’enchante c’est la qualité de l’environnement, le magnifique paysage qui se déploie en face de la terrasse, c’est aussi la facilité avec laquelle se nouent les relations avec les villageois qu’elle croise. Très vite, sans préméditation, elle imagine faire vivre la musique autrement, parce qu’ici ce n’est pas Paris, Londres ou Moscou, saturés de propositions artistique. Ici c’est un village où l’attente et le dialogue peuvent se conjuguer, où celui qui souhaite partager une passion peut imaginer être entendu. Elle va non seulement interpréter au piano les musiciens qu’elle aime, mais plus encore amener des quatre coins du monde des interprètes pour faire naître ici-même un festival. Rêve ambitieux qu’elle transforme en quelques mois en réalité en proposant un programme de musique de chambre exécuté dans l’église et dans son jardin, à la fin du mois de juillet 2010. La détermination, la fougue, la place de la musique dans sa vie, le sens des êtres, l’amour comme centre de gravité, lui ont permis de réussir ce pari. Ses qualités humaines et professionnelles lui valent d’avoir construit un réseau d’amis artistes qui ont répondu à son appel en venant de trois continents : Claire Vergnory, Romain Coharde, Jules Harding, Maria Lagios, Claire Pierard, Tom Pierard sont au rendez-vous pour faire découvrir ou redécouvrir Brahms, Chopin, Debussy, Saint-Saens… La première pierre est posée. Le festival de musique de Puygiron vient de naître.

       Fl-Chalamet-1.JPGNée dans une famille du Valentinois, Florence découvre le piano à six ans dans les classes musicales aménagées relevant du Conservatoire de Valence. Elle refuserait, car elle est discrète et modeste, le qualificatif d’enfant prodige, mais c’est ce qui ressort de la narration qu’elle fait de son histoire avec le piano. Encouragée par Jean-Marc Cochereau*, chef d’orchestre à Paris, elle remporte un premier prix à Valence en 1987, un autre premier prix à Orléans en 1988 et donne plusieurs concerts. A quinze ans elle commence à enseigner la musique. Des études à Sciences-Po l’amèneront à devenir ce qu’elle est aujourd’hui, une musicienne professionnelle avec une activité de consultante exercée en parallèle. Elle confirme son goût pour l’accompagnement des dirigeants d’entreprises dans le développement de leur autorité en relation avec celui de la qualité de leurs liens avec leurs collaborateurs.

       Femme d’action, artiste sensible, avec une capacité de travail à la hauteur de sa volonté, Florence Chalamet, élevée plutôt dans le passé au sein de sa famille, se sent femme du XXIe siècle, à tous les niveaux. Elle ne cessera de se rendre aux États-Unis depuis l’année 1987 à la rencontre des musiciens américains, de la création musicale dans tous ses états, s’attachant à approfondir ses connaissances de l’art du chant en s’attachant, par exemple, à l’œuvre du compositeur John Duke.

       On ne peut qu’être séduit par la personnalité solaire de Florence Chalamet, son ouverture, qui lui fait envisager de s’ancrer ici tout en travaillant au dévoilement des facettes de l’identité de Puygiron à travers les lieux constitutifs de son histoire. Double voyage, géographique, artistique, avec une programmation éclatée des compositeurs et des musiques du monde. Des interprètes issus, eux également, de pays divers. Relier aussi les institutions où la musique peut vivre, du Conservatoire de Montélimar à l’école du village, est une de ses idées-force. La vie, les hommes et les femmes, les enfants sont embarqués dans son voyage. Et que vogue le navire ! Car si on prend la mer on se déplace, de l’église au château, à la chapelle Saint Bonnet, aux jardins, et dans les siècles avec les compositeurs de tous les temps. Embarqués nous le serons en juillet 2011 du 8 au 10 avec Bach, Francis Poulenc, Brahms, Niedermeyer, le piano, le violon et les voix, musiques perpétuées pour un enchantement de l’âme.

 


                                                                     Nicole de Pontcharra

 

       * Décédé le 10 janvier 2011, fils du grand organiste Pierre Cochereau

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  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
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Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

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