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5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 15:52



           Devant l’entrée du château de Puygiron, se tiennent de gauche à droite :
Patricia Bentley, Philippe Bentley, Babeth Fabre (derrière), Bernadette Viel, Olivier Bintein, Dominique Fabre, Marguerite Viel, Véronique Bintein et Sylvie Bintein.

                 Publié dans Le Giron n° 7 (janvier 2005)
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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 17:34
                                                                                                                                            Photo C. P.

Sur la photographie murale de sa chambre, Lisbeth Meyer commence à marcher retenue par sa jolie maman. Elle a encore trois ans à connaître la douceur d’un foyer. Son père exerce le métier de policier. Sa mère s’occupe d’elle et de son frère aîné Lucien. La photographie de la mère souriante pérennise le souvenir du bon temps. Car elle la perdra très vite et sera élevée par sa tante en Alsace loin de son père et de son frère qui font partie de ces parisiens exilés d’Alsace depuis plusieurs générations. Elle parle donc alsacien quand elle est petite et apprend le français quand elle entre à l’école.

Aujourd’hui Lisbeth ne marche plus. On va la voir dans la pièce d’un rez-de-chaussée éclairé par une petite fenêtre, seule pièce de la maison où elle puisse se tenir car avec son fauteuil roulant elle n’a pas accès à l’étage. Cette femme courageuse clouée à son fauteuil par la sclérose en plaques est puygironnaise depuis les années soixante. Elle se souvient de l’ouverture du restaurant la Cigogne, le 1er août 1965, événement marquant pour le petit village découvert par la famille Meyer invitée par leurs amis Peson quelques années auparavant.

- Nous avons tous aimé le village, j’avais neuf ans la première fois que je suis venue. Le village était complètement différent, plus rural, il y avait les poules de la mère Mouillac, on entendait le coq, les vieux qui bavardaient assis sur les bancs, nous, les enfants on courait partout, on jouait à cache-cache dans les maïs…

Quand on lui demande si la restauration et l’hôtellerie étaient une vocation, elle s’en défend et avance l’autorité sans contestation possible de sa belle-mère, l’épouse de son père, qui décidait pour tout le monde. Certes, son père était fin cuisinier amateur et Lulu, son frère, avait fait une école de pâtisserie. On ne lui a pas tellement demandé son avis ni à elle ni à son frère. Tous se sont mis au travail. Labeur, fatigue, pour que l’affaire marche, personne ne s’écoutait. Et le commerce a bien marché grâce à l’énorme investissement de chacun.

- Combien de vedettes sont passées à la Cigogne, d’Evelyne Dhéliat à Adamo ! Même François Mitterrand est venu manger notre cuisine.

La vie a passé vite. Tôt levés, tard couchés, jours après jours les mêmes travaux, avec la satisfaction de l’accomplissement, d’une harmonie avec les villageois, les clients de passage qui revenaient, le bonheur que donnent aussi les animaux si chers à son coeur, Ralf, Olaf. Pas beaucoup de temps pour autre chose.

Lisbeth se souvient des deuils, la belle-mère, le père, Lucien, le frère si proche. Et puis la maladie est venue, insidieuse, la rendant de plus en plus dépendante. Les opérations, les cures se succèdent. Elle a toujours fait face sans se plaindre. Elle surprend tout le monde par sa bonne humeur, son courage. Les amis viennent lui donner un coup de main. Quand il fait beau elle roule son fauteuil jusqu’au Café la Cigale à quelques mètres pour bavarder avec Éliane et oublier qu’elle vit dans 25m2.

- J’ai une seule pièce pour manger, dormir, faire ma toilette, me tenir, alors que je possède un terrain de 2500m2 en bas de Puygiron. Pas moyen d’obtenir l’autorisation de construire. Mais je me bats, depuis sept ans ! J’ai bon espoir car je ne peux plus vivre dans ce trou sans lumière.

Comment ne pas comprendre son désir d’autant plus que la clause prétexte des bâtiments de France n’a guère été respectée autour du village et pour une fois une autorisation exceptionnelle serait tout à fait légitime. Lisbeth ne peut continuer à vivre comme elle le fait.

Le mépris des autorités qui tardent à donner leur aval à la construction d’une petite maison de plain-pied est inacceptable. En espérant des jours meilleurs, Lisbeth poursuit son combat contre le mal, et l’indifférence des fonctionnaires de l’État. Son chat Oscar a quinze ans, mais reste vert ! Il est son ami, ne la quitte pas.

Elle évoque les gens qu’elle aime, sa belle-soeur et les filles de Lucien, le bébé à naître, les amis. Elle est tournée vers les autres, optimiste, sans l’ombre d’une rancoeur vis-à-vis d’une vie qui a été dure et qui reste à affronter chaque jour de son fauteuil de malade. Exemplaire leçon de volonté, d’endurance, et de foi dans la vie à tout prix.

                                                                                             N. P.

Publié dans Le Giron n° 6 (juillet 2004)

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24 août 2008 7 24 /08 /août /2008 16:20
 

La porte schématise deux possibilités fortes… Deux types de rêveries.

Parfois la voici bien fermée, verrouillée, cadenassée.

Parfois, la voici ouverte, c’est à dire grande ouverte…

Mais viennent les heures de plus grande sensibilité imaginante.

Dans les nuits de mai, quand tant de portes sont fermées,

il en est une à peine entrebâillée.

Il suffira de pousser si doucement !

Les gonds ont été bien huilés. Alors un destin se dessine.

  (Gaston Bachelard, la poétique de l’espace)

   

À la rencontre des anciens Puygironnais :

- La famille Cokelaere.

    On voit la maison du village quand on regarde en direction du cimetière, cette jolie maison entourée de cyprès qui lui donnent un petit air toscan. C’est en 1964 que Pierre et Monique Cokelaere achètent et restaurent cette vieille ferme bordée de champs de lavande.

Ayant longtemps séjourné au Viêt-Nam et vécu à Paris, Monique Cokelaere consacre désormais beaucoup de temps à son magnifique jardin. Leur fils Laurent a fréquenté les enfants du village et revient régulièrement dans la région de son enfance, accompagné de son fils Stanley.

C’est aussi, il ne faut pas l’oublier, la retraite paisible de l’âne Pompon, grand but de promenade des enfants.

 

- La famille Ver.

La maison des Tronel (ancienne maison de Madame Laurent) ne restera pas longtemps sans occupants puisqu’elle va désormais abriter la famille Ver qui louait jusqu’alors la maison des Locatelli depuis août 2003.

C’est en juillet que Caroline, professeur d’anglais au Lycée Alain Borne, et Nicolas, professeur de génie mécanique au lycée des Catalins, s’installeront au coeur du village avec Manon et Louis déjà scolarisés à l’école de Puygiron.

 

Bienvenue aux nouveaux Puygironnais !

 

À suivre…

D. P. et D. J.

Publié dans Le Giron n° 6 (juillet 2004)

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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 15:59

Au cours de petits entretiens, mon propos est de vous raconter brièvement l'histoire de ceux qui ont marqué de leur empreinte le passé de notre village. Sans aucun a priori, je vais commencer par les Viel. Car, sans les Viel, Puygiron serait privé d'une partie de son histoire. Aujourd'hui, nous parlerons de Pierre Viel que vous avez tous connu, décédé récemment, le 1er novembre 2002 exactement.

Issu probablement de Normandie, nous retrouvons le premier du nom sur un vieux cadastre ou tout au moins de ce qui en tenait lieu à cette époque, datant de 1640, sous le nom de Guilhaume Viel. Pierre Viel est né à Puygiron le 30 décembre 1913 ; il est le plus jeune de quatre soeurs et un frère. Certains d'entre vous ont certainement connu et fort bien ses soeurs Marguerite et Marie ainsi que son frère Raymond. Son père, "le grand’père Joseph" comme on le nommait était exploitant agricole ; une propriété importante pour les moyens de cette époque, d'environ 50 hectares.

                                                                                                                                          Photo X

Pierre commença par l'école de Puygiron et ensuite devint pensionnaire au collège Ste Croix où il fit des études poussées jusqu'à l'âge de 17 ans. Il aida son père à l'exploitation de la ferme familiale et fit ensuite son service militaire à Lyon et la guerre de 39 arriva. Mobilisé dans la Cavalerie (la vraie) il fut comme beaucoup d'autres hélas fait prisonnier entre Arras et Cambrai. Mais, futé, il ne le resta pas longtemps ; ces énormes colonnes, vous pensez : deux millions de prisonniers étaient plus ou moins bien surveillés et il en profita pour prendre la poudre d'escampette. Il fut recueilli par une famille d'agriculteurs qui lui fournirent des vêtements civils. Par la suite, ils ont continué à se voir d'ailleurs.

Nous reconnaissons bien là les qualités de Pierre, toujours reconnaissant. Et puis, tout bonnement il retrouva son Puygiron où il se remit au travail mais pas uniquement celui de la terre puisque la guerre n'était pas finie et la France toujours envahie. Il participa au maquis et prit en charge de nombreux parachutages qui se pratiquaient de nuit sur le plateau de Montjoyer et je crois qu'il méritait, plus que d'autres une distinction que je lui aurais remise avec plaisir. Enfin, cette guerre se termina en 1945, tout rentra dans l'ordre et Pierre put épouser en avril 1946 celle qui fut sa compagne de toujours, Raymonde Thévenet, dite plus habituellement "Monette". Deux enfants naquirent : Bernadette et Bruno.

Il est élu conseiller municipal en mars 1959 et deviendra maire lors du décès de M. Deloule en juillet 1963 et le demeura jusqu'en juillet 1983, soit vingt ans. Les finances étaient gérées avec parcimonie, le mot "subvention" n'avait guère cours ; malgré tout il fit exécuter de nombreux travaux avec les moyens du bord.

À noter pour terminer que de nombreux Viel furent maires de Puygiron : Jacques Louis (1808-1825), Antoine (1825-1831), Félicien Léon (1872-1891), Louis (1893-1913).

Jean Bintein

                 Publié dans le Giron n° 4 (avril 2003)

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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 11:18


Laurent et moi nous connaissons depuis notre enfance. Nous nous sommes rencontrés à Puygiron et nous nous revoyons le plus souvent à Puygiron. J'ai donc profité de cette interview pour lui poser trois questions à propos de notre village.

 

- Pourquoi reviens-tu si souvent à Puygiron ?

- D'abord évidemment parce que ma famille y réside mais aussi parce que ce village est l'antithèse de Paris où j'habite. Ici je retrouve mes bases, mes amis, des valeurs que je sens vraies ; et puis c'est un bonheur de donner cet amour de la région à mon fils.

 

- Comment vois-tu l'évolution du village depuis que nous étions enfants ?

- Pour moi le pire reste la grosse maison en face du jeu de boules et le lotissement à l'est du village. Ceci étant, je suis bien conscient du fait que les lotissements sont inévitables. Pour ce qui est du village lui-même, les noms qui ont été donnés aux rues ne remplaceront jamais ceux de mes souvenirs. Je pense surtout à la rue de la Mère Mouillac. Sinon l'évolution du village me semble positive, beaucoup de maisons ont été rachetées, retapées avec goût et sont habitées toute l'année. Le village me paraît plus vivant.

 

- Que n'aimerais-tu pas voir se réaliser à Puygiron ?

- Encore des extensions de Top semences.

Laurent au Chesterfield Café à Paris fin Octobre 2001

 Publié dans Le Giron n° 2 (mars 2002)

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Le Giron

  • : legiron
  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
  • Contact

L'association

                L'association "Le Giron" a été créée le 24 septembre 2001 et a mis fin à ses activités en juillet 2013. Elle avait pour objectif de favoriser la rencontre et le dialogue entre les habitants de la commune afin de réfléchir ensemble à l'évolution de leur cadre de vie.
       Au cours de ses douze ans d'existence elle a atteint ses objectifs, donnant la parole aux "anciens", pour sauvegarder la mémoire du passé et même temps ouvert un dialogue avec les idées porteuses d'un avenir ouvert sur l'humanisme, l'écologie, la protection de la Nature, et bien sûr "l'autre", celui qui existe au-delà des frontières de notre pays. Elle a publié vingt et un numéros du "Giron" distribués gratuitement sur le territoire de la commune de Puygiron et au-delà, créé une bibliothèque de prêt. "Le Giron a été déposé à la Bibliothèque nationale.
       Le blog du "Giron" continue et reste ouvert à la contribution de ses anciens animateurs pour que vive son esprit et sa philosophie.

Recherche

Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

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