Photo Patrick Olivon
La vie des Puygironnais est intimement liée à celle du Jabron. Qui n’y a pas pêché, trempé ses pieds, fait des ricochets, flâné… Qui ne s’est pas baigné ou reposé sur ses berges. Cette rivière qui coule sur le territoire de notre commune prend sa source près de Comps et arrose plusieurs villages avant d’atteindre son point de confluence avec le Roubion à Montélimar. Rivière bien vivante, le Jabron obéit aux lois de la dynamique propre aux cours d’eau de notre région.
Profil d’une rivière :
Les parties du lit fluvial en saillie sont creusées par l’érosion : on y observe un lit rocheux. L’eau seule n’a pas de capacité de creusement sauf dans des matériaux meubles. Ce sont donc les alluvions transportées par le courant qui creusent et façonnent les lits rocheux.
Les parties du lit fluvial en creux sont remblayées par une sédimentation alluviale (vases, limons, sables, graviers, galets) : c’est un lit alluvial.
Les méandres évoluent par érosion sur la rive concave (en creux) où frappe le courant, et par alluvionnement de la rive convexe où le courant est, d’une part plus lent, et d’autre part caractérisé par un phénomène de contre-courant (retour des eaux vers l’amont). Les méandres migrent sous l’effet du creusement. L’évolution du tracé de la rivière peut se faire par recoupement de méandres lorsque le cours d’eau peut s’écouler librement. Les anciens tracés sont alors des bras morts. Le cours d’eau peut emprunter ses anciens lits lors des crues.
Le lit mineur correspond à l’espace occupé en moyenne par l’écoulement dans ses faibles débits. En période de très basses eaux et donc de très faibles débits, sècheresse prolongée pour un cours d’eau d’alimentation pluviale comme le Jabron, la rivière peut se réduire à quelques chenaux d’étiage (niveau moyen le plus bas d’un cours d’eau).
Le lit majeur correspond à l’espace occupé en moyenne par l’écoulement dans ses débits ordinaires. Le lit majeur est alternativement occupé et dégagé de ses eaux. Il y circule de forts courants en périodes de crues. Il est donc régulièrement remanié, et son aspect peut être modifié. Cette dynamique agit sur la composition et les conditions de vie de la végétation temporaire dans les alluvions.
Le lit de débordement est celui des crues centennales.
À suivre…
K. B., P. O. et P. J.
Publié dans Le Giron n° 8 (juillet 2005)