Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 10:33
                                                                                                                                                                     Photo C. P.


Notre village et le monde


 Il y a cent ans l'homme ordinaire ne se sentait pas concerné par la planète, les planètes c'étaient ces mondes inconnus que l'on apercevait parfois de la terre, mais la nôtre de planète restait un univers mental dont on ne se souciait pas en tant que tel. Ce qui importait c'était son pays, sa ville, son village. Le développement des moyens de communications, d'informations, les échanges internationaux commerciaux ou culturels, la pratique politique font que chaque individu est concerné par ce qui se passe sur la planète Terre. Et s'il y a eu une mobilisation de millions de personnes en Europe, en Amérique latine, en Asie pour manifester contre une guerre déclarée à l'Irak c'est bien parce que s'est développée une conscience d'une appartenance à un monde commun dont il faut défendre les valeurs. Sursaut dont on ne peut que se réjouir quand encore tant d'injustices se vivent sous nos yeux. Ne serait-ce que l'existence des sans-abri plus intolérables encore dans les pays riches.

Vient de sortir un petit livre exemplaire publié aux éditions du Félin, La violence du Monde, conférences de Jean Baudrillard, sociologue et philosophe, un de nos plus brillants intellectuels et d'Edgar Morin philosophe et sociologue également, certainement l'un des penseurs humanistes ayant la vision la plus large sur l'homme et son destin. Tous deux s'essayent à "penser la planète". Il s'agit pour eux d'essayer d'acquérir la notion de "citoyenneté commune" qui aidera à faire réagir à tous les problèmes concernant l'homme et la vie de la planète. Car en face du calcul, du profit, de la technique, de la dégradation (y compris celle de la biosphère) il faudrait changer, disent-ils, notre mode de penser. La lecture de ces deux textes alertent et réconfortent car si deux éminents penseurs qui ont également une approche scientifique des problèmes, cherchent des solutions à tout ce qui menace la paix et l'harmonie de l'homme et de sa terre c'est qu'il y a véritablement urgence. Le réconfort vient du sentiment de solidarité que l'on imagine partager avec eux et tous ceux qui dans leur cabinet de travail, dans leur association, dans leur foyer réfléchissent et agissent pour un monde plus juste et une planète respirable. Il n'y a pas d'initiative anodine en matière d'environnement, de développement. Dans un village tout ce qui peut décider du bien-être ou du mal-être est à examiner avec le même soin que les grandes questions impliquant pays et continents car tout est lié. L'esthétique, la salubrité, le dialogue, la paix commencent à notre porte.

                                                                                                                                   N. P.

                Publié dans Le Giron n° 4 (avril 2003)

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 16:54

  A marche forcée de Slavomir Rawicz, aux Éditions Phébus. A pied du Cercle polaire à l'Himalaya. Hiver 1941. Officier capturé par les Soviétiques, l'auteur échappe au sort réservé à tous les officiers polonais, une balle dans la nuque, et se retrouve dans un goulag sibérien près du Cercle polaire avec quatre mille prisonniers. Avec six compagnons, il réussit à s'évader et à atteindre en deux ans, sans aucune connaissance géographique, l'Inde, au prix de souffrances indescriptibles dans le froid extrême d'abord puis dans le désert de Gobi que certains réussirent à traverser sans eau. Ce récit est un classique de l'aventure réédité grâce à l'initiative du regretté Nicolas Bouvier et traduit en dix-huit langues.

                                                                           C. P.     

 Et pour les enfants…

  Un bon livre d’enfant est un livre qu’un adulte peut lire avec plaisir.

Et c’est mon cas pour Le chat de Tigali de Didier Daeninckx (dans la collection souris noire). C’est l’histoire d’un chat qui traverse la Méditerranée avec ses maîtres pour s’installer en France et qui subit le racisme. Lire c’est toujours aller vers l’inconnu, de nombreux livres pour enfants traitent de la différence. Je vous en suggère quelques uns qui, comme le chat de Tigali, permettra à nos têtes blondes, brunes, rousses et châtain de réfléchir à ce problème : tous pareils, tous différents.

Pour les tout petits :

- Petit bleu et petit jaune de Léo Lioni (École des loisirs)

- Un classique, Le vilain petit canard d’Andersen (Père Castor, Flammarion).

- Le fameux éléphant Elmer de David Mackee (Kaleïdoscope)

- Une belle histoire d’enfant, Noir comme du café, blanc comme la lune de Pili Mandelbaum (École des loisirs)

Et pour les plus grands :

- Le racisme expliqué à ma fille » de Tahar Ben Jelloun (Seuil)

                                                                                        D. J.
 Publié dans le Giron n° 3 (septembre 2002)              

Partager cet article
Repost0
28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 19:31

                                                      

                             Le village sans voitures. Une qualité de vie certaine.


         Le week-end « d’un atelier à l’autre » des 21 et 22 septembre nous a permis de nous rappeler combien le village est agréable sans autos. Au fil du temps, en effet, Puygiron est envahi de voitures qui, il faut bien le dire, sont peu respectueuses - ou plutôt leurs conducteurs - des règles élémentaires du code de la route et des habitants du village. Qui n’a jamais été surpris par un véhicule déboulant d’un virage ou gêné par une camionnette mal garée ? Sans parler des scooters au pot d’échappement trafiqué en toute impunité.

Quel dommage que bien des touristes préfèrent faire le tour du village assis derrière leur volant plutôt qu’à pied ! Combien de buveurs de bières assoiffés préfèrent se poser devant la Cigale ou derrière l’église plutôt que de se garer sur le parking du bas et de permettre ainsi à Eliane d’organiser un environnement plus agréable de sa terrasse. Ne pourrait-on faire de ce moment privilégié, sans automobile, un événement plus régulier, voire une habitude. Pourquoi ne pas imaginer empêcher la circulation et le stationnement dans le village les week-ends, jours fériés et peut-être tout l’été. Cela constituerait un atout pour le village, ses riverains et ses visiteurs. Effectivement Puygiron n’est-il pas beaucoup plus beau sans voiture et à parcourir à pied. Quelques coins agréables du village sont devenus de véritables parkings à temps plein (place du Château, autour de l’église, etc…).

Pour ce faire, plusieurs solutions sont envisageables :

La plus simple mais sûrement la moins efficace serait d’apposer un panneau sens interdit sauf riverains au bas du village, au niveau du grand pré pour permettre le stationnement, et de le faire respecter.

La solution la plus contraignante serait la mise en place d’une borne escamotable, peut être à télécommande, juste avant le parking du haut qui serait alors réservé aux seuls riverains. Elle serait opérationnelle du samedi matin au dimanche soir, ainsi que pendant les périodes à déterminer (jours fériés, été, etc…).

Il serait intéressant d’interroger les Puygironnais à ce sujet…

K. B. et P. R.

Texte publié dans le Giron n° 3 (septembre 2002)


                          Ce scénario se produit quatre fois par jour... les jours de classe seulement...

        Pourtant une minorité de parents se garent au parking. Exemple à suivre...


Partager cet article
Repost0
28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 18:36


La culture du mûrier fut introduite en France sous Henri IV qui chargea Olivier de Serres de planter 20.000 mûriers au Jardin des Tuileries. Il publia en 1599 un traité sur l'élevage du ver à soie.

Dès la Restauration en 1815 l'industrie de la soie se développe avec la production de cocons dans la vallée du Rhône. La Drôme répond à cette demande et devient le second producteur de cocons après la région lyonnaise. Les ateliers sont essentiellement des ateliers de moulinage, opération qui consiste à tordre et à filer mécaniquement le fil de soie grège. Les industriels de Lyon décident de la qualité et des prix. Rapidement ces deviennent de véritables usines. L'usine Lacroix en est un exemple. Débarrassée de la tutelle de Lyon, elle devient la Société H. Lacroix & Cie. À partir de 1859, désireux d'avoir à disposition une main d'œuvre stable, Henri Lacroix projette une extension de son usine et construit un internat-couvent comprenant des cuisines, un four à pain, une chapelle, des dortoirs pour les ouvrières. Celles-ci sont confiées à des religieuses successivement de plusieurs congrégations, dont Ste-Marthe de Romans.

L'installation de la machine à vapeur fait de cette usine la première ainsi équipée dans le département. Les bâtiments appelés St-Joseph abritent les roues à aubes alimentées par les eaux du Vermenon. Plus tard l'éclairage au gaz et le télégraphe équiperont les bureaux.

L'usine Lacroix traversera plusieurs crises, mévente, maladie du ver à soie, la pébrine, entraînant une perte de 30 % de la production. Henri Lacroix mettra un point d'honneur à ne pas licencier. Il embauche et l'effectif atteint l'effectif atteint le chiffre de trois cents trente ouvrières. De 1876 à 1879 il adjoint de nouvelles constructions, chapelle, appartements de la Direction, aumônerie. L'usine comptait douze religieuses chargées de veiller sur les ouvrières internes. Il était impossible d'échapper à cette vie communautaire réglée jour après jour entre travail et prière. L'usine recevait des jeunes filles entre treize et quinze ans. Elles recevaient un enseignement scolaire. Obéissance, ardeur au travail et une conduite irréprochable sont exigés. Un système d'étrennes récompensait les plus méritantes. Pendant les période crise on n'hésitait pas à réduire le temps de la prière et à durcir la discipline.

Sous le Second Empire les effectifs de l'internat diminuent avec le départ de certaines religieuses. L'usine acquiert des terrains agricoles et construit une minoterie pour son approvisionnement. Des familles entières s'installent à l'internat. Puygiron fournissant plus de trois pour cent de la main d'œuvre. Les ouvrières restent à l'usine quatre ou cinq ans. Elles se marient avec une dot dans leur milieu d'origine. Leur statut social les font rechercher. Se met en place un système paternaliste fermé au monde. C'est l'usine chrétienne. La Société est dissoute en 1892 et devient la Société anonyme des Usines St-Joseph car l'usine Lacroix n'avaient pas échappé aux critiques des syndicalistes pour qui ces usines-couvent étaient de véritables bagnes, on les surnommaient "les cayennes". Elle résiste notamment à la crise qui régnaient dans le textile entre 1890 et 1910 et a échappé au naufrage des moulinages. Pierre Lançon prit en main l'exploitation.

Pendant la guerre de 14/18 l'usine Lacroix comme nombre de bâtiments industriels fut réquisitionnée pour servir d'hôpital aux blessés rapatriés du front et les religieuses deviendront infirmières. La photo représente l'entrée de l'usine avec un groupe de chasseurs alpins.

Il y avait 1970 un effectif de quatre-vingt-quinze personnes. La minoterie a fermé en 1971 et comptait huit ouvriers. Le dépôt de bilan et la fermeture des derniers ateliers eurent lieu en décembre 1985. Les bâtiments actuels sont vides, le matériel a été dispersé, acheté par des professionnels du textile. Une partie importante a permis l’installation du Musée de la soie d’abord à Montboucher, ensuite à Taulignan dans des locaux mieux adaptés. (1)

Espérons que ce témoin remarquable du patrimoine industriel drômois puisse bénéficier d'une sauvegarde respectant l'architecture qui a déjà subi d'importantes dégradations.

                                                                                                                                              Photo C. P.

              (1) L'atelier-musée de la soie, place du 11 novembre, 26770 Taulignan (Drôme). Tél : 04.75.53.12.96. Site internet : http://www.atelier-museedelasoie-taulignan.com/

M. P.

Publié dans Le Giron n° 3 (septembre 2002)



Atelier-musée de la soie - Taulignan (photos C. P.)

Partager cet article
Repost0
28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 16:46



Feuille(s) d'automne


       Réjouissons-nous à Puygiron en ces beaux jours d'automne. Le village a échappé aux catastrophes qui ont bouleversé la vie des gens du Sud de la Drôme et des départements proches. Ici, les fortes pluies n'ont pas engendré de catastrophes, elles ont fait reverdir la campagne et les rosiers fleurissent.
    On a vu les aquarellistes américaines qui, chaque année, viennent de Dieulefit dresser leur chevalet et peindre à petites touches les vieux murs et les plantes, la terrasse de la Cigale se remplir dès que le temps est devenu serein et les artisans des villages voisins exposer leurs travaux. Tout le monde a apprécié la grande qualité des expositions et le contact avec les artistes. L'absence de voitures, l'espace rendu aux piétons, la belle lumière, étaient pour beaucoup dans la réussite de ces journées. Le village en était transformé.
     Une artiste du village avait eu déjà la bonne idée d'ouvrir au printemps son atelier au public avec beaucoup de succès, à l'enseigne de L'atelier du peintre. La cour du château garde les échos du quatuor néerlandais qui a enchanté le public venu écouter de la musique baroque. La cour de l'école, elle, résonne des voix gaies d'enfants qui ont fait leur rentrée. L'association des parents d'élèves a beaucoup de projets séduisants pour l'éducation et les loisirs, l'organisation du travail des enfants. On a envie de croire au paradis. Et pourtant comme partout il s'est passé des événements tristes, même s'ils sont inéluctables, en particulier le départ de Joseph Locatelli, l'un des patriarches du village, celui du curé Marcel Montredon qui a baptisé, marié et accompagné à leur dernière demeure de nombreux Puygironnais. On garde aussi le souvenir récent des élections avec le score du Front national comme d'un événement inquiétant mais cela n'est pas inéluctable. Et puis parmi les nouvelles du monde, la violence des guerres ou des troubles, le désengagement des USA à Johannesburg au Sommet mondial sur le développement durable, l'anniversaire du 11 septembre dont les images sont gravées dans les esprits. Heureusement que sur France-info, deux fois par semaine, on retrouve Michel Lis1


                                                                           N. P.

(1)  Michel Lis anime sur France-info les samedis et dimanches matin la chronique "Auprès de mon arbre". La culture des plantes d'agrément, la mise en forme des jardins. Tous les tuyaux pour transformer l'univers bétonné en campagne odorante.

Il est l'auteur avec J.-P. Gadiollet du guide France-info "Arbres, arbustes et arbres fruitiers" édité par Balland/Jacob-Duvernet.


Publié dans le Giron n° 3 (septembre 2002)


                                                                                                                                    Photo C. P.

Partager cet article
Repost0
25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 17:58


…située au sud-est du village, au flanc d’une colline surplombant les champs de lavande. Lieu paisible qui protège l’actuel cimetière.

 Saint Bonnet : Bonitus est l'un des grands personnages du monde religieux et politique du VIIe siècle. Chancelier de France puis appelé en 650 au gouvernement de la Provence par Thierry III, Roi de Neustrie et de Bourgogne, il ne tarde pas à devenir évêque de Clermont-Ferrand en Auvergne. Sur le chemin de son pèlerinage à Rome, il goûte le calme et la sérénité du monastère de l'Île Barbe érigé sur une île au milieu de la Saône, en amont de Lyon. A son retour, il devient moine dans cette abbaye où il meurt à 86 ans, le 15 janvier de l'an 710 en "odeur de sainteté". Son corps et ses reliques sont alors exposés à la piété populaire à Saint-Pierre de Lyon avant d'être accompagnés par un cortège mémorable en juin 722 à Clermont. De nombreuses paroisses adoptent Bonitus pour saint patron.

                                                                                                                                       Photo C. P.

L’étude du Moyen âge se fait en principe à travers les textes. Or, l’histoire de la chapelle Saint-Bonnet de Puygiron reste obscure faute de documents écrits. Nous nous limiterons donc dans cet article à replacer l’édification de la chapelle Saint-Bonnet dans son contexte historique.

La plupart des écrits sur la chapelle Saint Bonnet sont très techniques et ne manquent pas d’intérêt. Les études faites par les archéologues nous rapprochent du XIIe siècle. Tous s’accordent à dire que la construction de la chapelle, par ses particularités techniques, ferait partie du second âge roman. Après des siècles d’anarchie et d’insécurité, l’expulsion des Sarrasins par le comte de Provence Guillaume, aidé des seigneurs provençaux s’ouvre une nouvelle ère : toute la Provence va retrouver progressivement son équilibre économique, politique et religieux. Les moines vont être les principaux artisans du renouveau de l’Église. Cependant, les témoins architecturaux de cette première grande renaissance romane sont rares, moins rares en Haute Provence que dans les plaines rhodaniennes.

                                                                                                                                     Photo C. P.

Dans la première moitié du XIIe siècle, la redécouverte des techniques de construction antiques est la source d’une seconde renaissance romane. L’action des grands monastères provençaux est prépondérante. Cependant à partir du milieu du XIIe siècle, sous l’influence de Saint Bernard, les évêques et les grandes familles locales ont tendance à accorder en priorité leurs libéralités aux cisterciens (1). Les statuts de l’ordre cistercien insistant sur la pauvreté apostolique, les petites églises de campagne sont de simples sanctuaires ruraux, construites avec peu de moyens par des artisans locaux. Ce sont des monuments construits à la mesure de l’homme, révélateurs des particularismes locaux et reflet du terroir dans lesquels ils s’insèrent naturellement (2). En plan comme en élévation, la chapelle Saint-Bonnet est un édifice d’une extrême simplicité. Elle est formée d’une nef unique et d’une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four (3). Les ouvertures, peu nombreuses et de dimensions restreintes, convenant à un pays lumineux, sont disposées au Midi et au Couchant, à l’abri du mistral. On peut observer sur la façade occidentale, une corniche en bâtière, richement décorée de motifs géométriques et floraux imités de l’antique.

                                                                                                                                             Photo C. P.

L’ensemble du bâtiment est construit en moellons de calcaire dur d’origine locale. Cela a pour conséquence de mettre naturellement en harmonie le monument et son environnement. Le rapport intime entre les matériaux et le sol dont on l’a extrait est une des données de la plénitude de l’architecture romane, véritablement enracinée dans le pays (4). Le village s’est établi autour de la chapelle Saint-Bonnet au cours du XIIe siècle. Les guerres des seigneurs en Dauphiné durant près d’un siècle, provoquant de grands désordres et générant la terreur poussent alors les villageois, au cours du XIVe siècle, à se regrouper autour du château perché construit un siècle plus tôt. C’est ainsi que les habitants de Puygiron abandonnent le site de Saint- Bonnet au profit du village fortifié : le cimetière prend place désormais aux abords du village au pied de la chapelle seigneuriale Saint-Jean Baptiste. Quelques décennies plus tard, Saint-Bonnet retrouvera sa fonction cimetériale mais non son service paroissial puisque celui-ci est définitivement transféré au centre du village avec la construction de l’Église Saint-Jean Baptiste à la fin du XVIIIe siècle.

Humble lieu de culte qui se révèle être l’âme de notre village, la chapelle Saint-Bonnet est un « héritage spirituel » que nous sommes tenus de sauvegarder et de respecter.

N. T.

 

(1) - Ordre religieux des Cisterciens fondé en 1098 par Robert, abbé bénédictin de Solesmes qui quitte son monastère et fonde un nouveau couvent à Cîteaux dans une région désertique proche de Dijon. Les moines aspirent à retrouver la pureté de la règle bénédictine en joignant solitude et conventualité dans une nouvelle forme de monachisme – « Mémoire du Christianisme », Larousse, 1999

(2) - Guy Barruol « Provence romane », tome II, édition Zodiaque, 1977, ouvrage cité.

(3) - Michèle Bois « La Drôme romane », éditions Plein Cintre, 1989

(4) - Guy Barruol « Provence romane », tome II, édition Zodiaque, 1977, ouvrage cité.

 

Publié dans Le Giron n° 2 (mars 2002)

 

Partager cet article
Repost0
25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 11:31


Deux décès sont à déplorer : Marcel Lallement et Lélé Gay, ce qui nous ramène à vingt membres actifs. Nous sommes prêts à accepter toute personne désirant devenir membre honoraire pour une cotisation annuelle de 8 €. Un voyage est prévu en septembre ; vous y êtes conviés.

Avec notre porte-drapeau Hubert Vernet, nous avons participé à l'inauguration de la rue René Cassin à Montboucher et à la cérémonie de baptême d'une nouvelle association à Savasse.

Notre assemblée générale est prévue le samedi 23 mars en mairie.

                                                                  
                                                                                   Jean Bintein

Publié dans Le Giron n° 2 (mars 2002)
Partager cet article
Repost0
25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 11:18


Laurent et moi nous connaissons depuis notre enfance. Nous nous sommes rencontrés à Puygiron et nous nous revoyons le plus souvent à Puygiron. J'ai donc profité de cette interview pour lui poser trois questions à propos de notre village.

 

- Pourquoi reviens-tu si souvent à Puygiron ?

- D'abord évidemment parce que ma famille y réside mais aussi parce que ce village est l'antithèse de Paris où j'habite. Ici je retrouve mes bases, mes amis, des valeurs que je sens vraies ; et puis c'est un bonheur de donner cet amour de la région à mon fils.

 

- Comment vois-tu l'évolution du village depuis que nous étions enfants ?

- Pour moi le pire reste la grosse maison en face du jeu de boules et le lotissement à l'est du village. Ceci étant, je suis bien conscient du fait que les lotissements sont inévitables. Pour ce qui est du village lui-même, les noms qui ont été donnés aux rues ne remplaceront jamais ceux de mes souvenirs. Je pense surtout à la rue de la Mère Mouillac. Sinon l'évolution du village me semble positive, beaucoup de maisons ont été rachetées, retapées avec goût et sont habitées toute l'année. Le village me paraît plus vivant.

 

- Que n'aimerais-tu pas voir se réaliser à Puygiron ?

- Encore des extensions de Top semences.

Laurent au Chesterfield Café à Paris fin Octobre 2001

 Publié dans Le Giron n° 2 (mars 2002)

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 19:56


                    


                                                             Laurent au Chesterfield Café à Paris fin Octobre 2001.


Grâce à une opportunité rare, à la fin de l'année 2000 quelques personnes de Puygiron ont entendu Laurent Cokelaere jouer dans un orchestre à Montélimar. Car même si Laurent revient souvent à Puygiron, chaque fois que son travail de bassiste le lui permet, il vient pour se replonger dans son enfance et laisser quelque temps Paris et le monde de la musique. Il retrouve sa mère et sa belle maison de pierre où son fils de dix ans Stanley passe la plupart de ses vacances scolaires. Il n'a jamais oublié sa première arrivée au village, en culottes courtes, sur la place du château. Il devait avoir six ans et ne rêvait que de rejoindre la bande de gamins de son âge qui jouait dans les ruelles. Il devint très rapidement des leurs et ils ne se sont pour ainsi dire pas quittés même si la vie les a dispersés.

Avec l'adolescence ils eurent tous une guitare dans les bras, et fredonnaient les chansons des Beatles et de Cat Stevens. Mais lui, Laurent à 14 ans se sentait déjà vraiment une âme de musicien quand il écoutait le groupe Deep Purple ou Led Zeppelin. Il ne souhaitait pas tenir la vedette seul sur la scène mais être bien intégré dans un groupe avec son instrument de prédilection, la basse :

- Les copains du moment n'ont pas persévéré, ils jouaient parce que c'était dans l'air du temps. Moi, c'était différent j'avais choisi mon instrument et il l'est resté jusqu'à aujourd'hui. Cours techniques à 16 ans et puis je suis parti au Berklee College de Boston, pour avoir des bases solides. Quelle émulation ! Il y avait trois mille élèves qui faisaient du jazz, de la musique moderne. Je suis rentré en France à la fin des années 70.

Aujourd'hui la musique est toujours sa passion et elle le fait vivre. Un bassiste est un accompagnateur, ainsi en 2001 Laurent a-t-il accompagné Michel Sardou, et il garde un souvenir ébloui de cette tournée :

- Il y a de tels moyens, on ne peut rêver de meilleures conditions, cent personnes sur la route, de grosses salles, trois semaines à Bercy, des scènes tournantes.

Il a voyagé aussi avec Richard Clayderman, partout dans le monde :

- C'est bien les voyages, j'ai connu l'Asie, l'Australie, les U.S.A grâce aux tournées.

Il est modeste et il hésite à dire qu'il compose de la musique :

- Oui parallèlement à la variété qui me fait vivre, je travaille avec des groupes où je me fais vraiment plaisir. On fait des albums. Un jour j'ai rêvé d'un morceau, je l'ai mis sur papier à musique le matin. J'écoute aussi beaucoup de musique. Paris est un des lieux du jazz métis. Il y a de nombreux clubs où jouent des africains dont certains font des carrières internationales.

Il voyage moins, vit d'avantage avec sa femme Natacha et leur fils Stanley. Essaye de s'organiser une vie professionnelle plus compatible avec la vie familiale et de se rapprocher d'artistes qu'il estime :

- La musique rassemble, j'aime ce que je fais, j'ai de plus en plus de plaisir avec les gens avec lesquels je travaille. Par exemple, j'ai un groupe qui s'appelle "Maison Klaus" avec l'ancien chanteur de Magma Klaus Blasquiz, j'accompagne aussi Jean-Jacques Milteau, harmoniciste très connu. Cette année j'ai fait une expérience très plaisante, J'ai été le bassiste pour 800 choristes au Festival de Troyes, Les Nuits de Champagne. Un chanteur était invité, Charles Aznavour. Il a de belles chansons et le personnage est sympathique. Actuellement j'accompagne le bluesman Patrick Verbeke et la chanteuse Keren Ann. J'ai plein de projets. Avec un copain nous préparons un enregistrement où se mélangent musique ethnique, blues, électro, nous allons le sortir en illustration sonore, système qui permet de faire voyager la musique dans le monde entier.

Laurent sourit, se tait. Il a gardé l'ingénuité et la malice de son enfance. Le succès n'a rien gâché de ses qualités humaines, de son extrême gentillesse. Faire ce qu'on aime donne du bonheur. À bientôt quarante-cinq ans l'avenir est tout devant.

N. P.

         Publié dans Le Giron n° 2 (mars 2002)

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 19:49

Triste constat

 Les méfaits de l’agriculture intensive ne se limitent pas à la destruction des lombricoïdes. Le labour profond et répété, avec des tracteurs de plus en plus monstrueux, équipés de charrues non moins énormes, conduit au compactage de la sous couche sous-jacente et à la formation de ce que l’on appelle la « semelle de labour ». Les racines de végétaux ne traversent plus ce glacis et s’étendent à l’horizontale, sans profiter des éléments disponibles dans la couche profonde, avec laquelle les échanges sont bloqués. Après la récolte, les pailles sont enlevées et c’est autant de matière organique sacrifiée (n’oublions pas que la paille est la nourriture du sol). Le déchaumage systématique qui suit, quand ce n’est pas l’écobuage, défavorise la tenue du terrain (fossés remplis de boues…) ainsi que l’installation du gibier…

Parlons du désastre en Amérique du Sud… Au brésil les agriculteurs n’ont pas attendu pour tirer des conclusions quand, dans les années 50/60, la mise en culture des sols, disponibles à la suite des déforestations, s’est soldée par un échec catastrophique. En quelques années de labour, la terre arable avait disparu, emportée par l’érosion, extrêmement agressive sous ces latitudes. Bien des paysages, ravinés, ruinés, présentaient un spectacle de désolation. La construction coûteuse de digues et de terrasses, subventionnées par l’État et exigées par les banques n’a fait qu’enrayer le processus, sans l’éliminer. Des agriculteurs pionniers se sont alors tournés vers une pratique culturale qui assure la conservation des sols et la pérennité d’une production.

 

Le semis direct

 Il consiste à abandonner le labour et à semer directement dans la couche superficielle, riche en humus, les graines de céréales ou de n’importe quelle autre plante cultivable. Le sol ne reste jamais dénudé, recouvert de pailles ou résidus de la récolte précédente, qui l’enrichissent en matières organiques. Rien n’empêche la mise en place d’un engrais vert qui sera détruit sur place, ainsi que les mauvaises herbes, avec un désherbant sans résidus ni toxicité pour la vie du sol, juste avant le semis de la culture suivante. Non seulement le sol conserve sa structure et sa micro-faune, donc sa fertilité naturelle, mais le semis direct conduit à fabriquer de la terre. Les rendements se maintiennent dès la seconde année d’exploitation et, à terme, augmentent ! Sous réserve d’observer une rotation appropriée des cultures, qui permet de maîtriser les maladies et parasites, le semis direct induit des économies considérables d’engrais et de produits phytosanitaires et aussi d’investissements en matériel, tracteurs surpuissants, charrues multi socs, herses, déchaumeuses, etc., n’ayant plus leur emploi. Le cultivateur ne se plaindra pas non plus de voir sa charge de travail notablement allégée. Son outil emblématique ne sera plus la charrue mais un semoir spécialisé, équipé d’un disque ouvreur pour fendre la couche superficielle, suivi d’un autre qui la referme sur la graine, déposé à la profondeur voulue. Ce semoir permet en même temps de distribuer avec mesure, si nécessaire, un engrais en le localisant sous la graine au lieu de l’épandre sur l’intégralité du champ. 14 millions d’hectares cultivés en semis direct au Brésil à l’heure actuelle, soit la presque totalité de la surface cultivée, constituent la preuve indéniable de la viabilité de cette technique qui, pourtant, n’en est qu’à ses premiers pas chez nous.

Quelques cultivateurs audacieux, ici et là, se lancent cependant dans l’aventure et on peut espérer qu’ils en encourageront d’autres, plus timorés, à suivre la même voie. Les résultats sont là pour convaincre, même les plus sceptiques !

 

Chasseurs

Après seulement deux à trois ans de semis direct, la terre, pourtant maltraitée depuis des décennies, reprend vie. La micro-faune réapparaît, les vers de terre s’installent (de 4 à 6 tonnes à l’hectare !). Le sol se restructure et redevient fertile. Quand on se penche sur une parcelle travaillée en semis direct, on est stupéfait du grouillement des fourmis, des sauterelles, des scarabées, des araignées et de toutes sortes d’insectes. Pas de mystère ! S’il existe quelque gibier rescapé, vous le trouverez dans cette parcelle, pôle d’attraction irrésistible. Insectes, avez-vous dit ? Petit perdreau deviendra grand ! Petits escargots et vers en surface ? Le coq faisan sera ravi ! Chaumes toujours en place à la fin de l’été ? Maman caille et sa nichée seront peut-être moins pressées de partir pour l’Afrique ! Couverts assurés tout l’hiver ? Au diable la froidure et les rapaces !

 

Noblesse du sol

Le semis direct, qui n’est pas une méthode biologique, au sens strict et un peu trop mode du terme (il faut parfois se débarrasser de parasites envahissants, limaces en particulier), présente cependant l’avantage inédit de rendre compatible les exigences de rentabilité d’une production agricole et la préservation de l’environnement. Il s’agit plutôt d’une philosophie qui vise à redonner ses lettres de noblesse au sol nourricier, en respectant le milieu naturel et à transmettre un capital intact et si possible enrichi, aux générations futures.

J. P.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Jean Portal remercie tous ceux sans qui cet article n’aurait pu aboutir : Philippe Journoud, journaliste de presse agricole, Jean-Pierre Russier et Christophe Luizet (agriculteurs) et Didier Méalarès, directeur de France SEMEATO leader mondial du semis direct, fils des Puygironnais Andrée et Robert Méalarès.


Publié dans Le Giron n° 2 (mars 2002)

Partager cet article
Repost0

Le Giron

  • : legiron
  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
  • Contact

L'association

                L'association "Le Giron" a été créée le 24 septembre 2001 et a mis fin à ses activités en juillet 2013. Elle avait pour objectif de favoriser la rencontre et le dialogue entre les habitants de la commune afin de réfléchir ensemble à l'évolution de leur cadre de vie.
       Au cours de ses douze ans d'existence elle a atteint ses objectifs, donnant la parole aux "anciens", pour sauvegarder la mémoire du passé et même temps ouvert un dialogue avec les idées porteuses d'un avenir ouvert sur l'humanisme, l'écologie, la protection de la Nature, et bien sûr "l'autre", celui qui existe au-delà des frontières de notre pays. Elle a publié vingt et un numéros du "Giron" distribués gratuitement sur le territoire de la commune de Puygiron et au-delà, créé une bibliothèque de prêt. "Le Giron a été déposé à la Bibliothèque nationale.
       Le blog du "Giron" continue et reste ouvert à la contribution de ses anciens animateurs pour que vive son esprit et sa philosophie.

Recherche

Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

Pages