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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 18:09


Brouillon de poules


       Voici quelques années déjà que les P’tites Poules agitent les poulaillers et les foyers de France. Elles vivent au coeur d’une campagne verdoyante, dans un poulailler ovoïde fort bien aménagé et aspirent souvent à connaître le monde et à élargir le champ de leurs expériences. C’est ainsi que poussées par leur curiosité, elles partirent voir la mer, conquérir les étoiles, combattre la médiocrité ou le dragon…

       Depuis 10 ans, le tandem des Christian Jolibois et Heinrich n’en finit plus de régaler les enfants avec ses drôles de petites poules. Leurs albums jouent beaucoup sur les mots, notamment dans les noms des personnages, comme les coqs, répondant aux noms sympathiques et drôles de « Coquenpâte, Bangcoq, Coqueluche, Cockpitt... » souvent en lice contre des trolls poilus, des basilics chevelus, ou Pick et Nick les 2 frères jumeaux hérissons. Des amis fidèles et drôles s’ajoutent à ce tableau : Bélino le bélier peureux et malchanceux, Pédro le Cormoran et grand ami des enfants Carmen et Carmélito nos deux héros.

       Les deux auteurs ont réussi à créer une ambiance de cour de récré digne de celle du "Petit Nicolas", mais en la transposant dans un poulailler. Dodues, espiègles, pleines de malice, ces petites poules affrontent tous les dangers.

       Quels sont les ingrédients qui font des P'tites Poules un "coqtail" réussi ? Une grande dose d'humour, de la gaieté, de la musicalité, des rebondissements, beaucoup de jeux de mots ainsi que de nombreuses références aux classiques de la littérature, de l'histoire ou de la peinture. Les enfants apprennent ainsi la découverte de l’Amérique et des ’poulerouges’ par Christophe Colomb, les découvertes de Galilée, la légende du Minotaure du labyrinthe de Dédale et du fil d’Ariane, le Cyrano de Maître ‘Coquelin’ et sa fidèle Roxane…

 

       Charivari p'tites poulesL’auteur joue beaucoup sur les référents culturels dans toute la série. Ainsi, peut-on trouver dans les albums de Christian Jolibois de nombreuses références à la littérature de jeunesse et rencontrer de célèbres personnages de contes dans « Charivari chez les P’tites Poules » (le Chat Botté), « Le jour où mon frère viendra » : (le Petit Poucet), et Le-jour-ou-mon-frere-viendra-copie-1.jpgmême le célèbre fabuliste Jean de La Fontaine dans « Jean qui lit, Jean Jean-qui-dort-et-Jean-qui-lit.jpgqui dort ». Notre écrivain lui-même semble sortir d’un conte de fée et se définit ainsi comme le « fils caché d'une célèbre fée irlandaise et d'un crapaud d'Italie, âgé aujourd'hui de 352 ans, infatigable inventeur d'histoires, menteries et fantaisies, (…) qui parle couramment le chat, le cochon, la rose et le poulet. »

       Cette invitation dans le monde des enfants ravit les lecteurs avides d’humour et de bonne humeur ! Sans aucun doute, ce « brouillon de poule » est des plus juteux ! À consommer le soir sans modération !

                                                                                                     C. V.

 

 

Et aussi...

 

       le buveur de fautes d'orthCe sont les enfants qui vont être contents, « Le buveur de fautes d’orthographe », sixième volume de la série Draculivre, vient de paraître chez Nathan poche fantastique. Cette collection Draculivre nous est contée l’histoire de buveurs d’encre. Des vampires pas comme les autres qui se nourrissent de l’encre des livres ! Les personnages sont un tonton Draculivre, ancien vampire, qui, à cause d’une crise de foie, s’est tourné vers l’encre des livres. Il boit les livres avec une paille… Et puis Odilon, le fils du libraire, et Carmilla, son âme soeur, qui eux aussi « aspirent les histoires chapitre par chapitre » et trouvent cela délicieux !

       Le surnatureur« Un livre est une nourriture pour l’esprit » nous dit l’auteur sur son blog. Éric Sanvoisin écrit déjà depuis longtemps des livres pour enfants. Il est bibliothécaire. Il est né à Valence et vit actuellement en Bretagne. Ce passionné des livres et des enfants, il en a neuf et un petit-fils, écrit beaucoup. Je vous invite à lire aussi sa série Alchimia et son nouveau roman « Le Surnatureur, l’orphelinat du bout du monde» (à partir de 12 ans) qui vient de paraître chez Milan.

                                                                                         D. J.

 

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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 21:40

 

        J’aime dire « Les oiseaux ont des ailes, les enfants ont des livres ».

        Claude Ponti est un auteur de livres pour enfants que j’aime énormément. Son univers est extraordinaire : il est peuplé de personnages imaginaires et d’un formidable décor où fourmillent des paysages fabuleux et des éléments perturbateurs. Ponti est né à Lunéville, en Lorraine en 1948. Il a fait les Beaux-arts à Aix-en-Provence avant de suivre des études de Lettres et d’Archéologie. Parisien à 20 ans, il dessine, apprend la gravure et peint. Il exerce plusieurs petits métiers. Il côtoie la presse et l’édition et ainsi peut présenter les premières pages de ce qui sera « L’album d’Adèle », pour sa fille qui vient de naître, en 1986. Depuis, il nous fait parcourir des mondes légendaires, poétiques et drôles. Dans tous les livres de Claude Ponti, il y a un itinéraire et des métamorphoses : on l’a parfois comparé au monde de Lewis Carroll (Alice aux pays des merveilles).

        Claude Ponti crée des mots en s’inspirant des enfants eux-mêmes. Il s’amuse avec des jeux de mots, avec des références pour grands. Et ce sont des heures de recherche parmi ces personnages que les enfants vont avoir à faire. L’univers de Ponti est peuplé de personnages comme les poussins. Ces animaux, qui nous sont pour nous adultes, inoffensifs, ont un comportement assez éloigné de celui des animaux de la basse-cour. Les premiers poussins sont apparus dès le premier album comme élément perturbateur pour déranger et déclencher des événements. Ils sèment la zizanie : il y a Tromboline et Foulbazar, deux bébés poussins, soeur et frère à la tête d’une série d’albums réglant leur compte à certaines préoccupations des tout petits comme le cauchemar, le non, les épinards. Et puis, il y a Blaise le poussin masqué, le chef d’une bande de poussins. (4 albums tout jaunes !) En 2005, paraît «Mille secrets de poussins». J’aime lire aux enfants des livres comme «L’île des zertes » sur laquelle habitent des Zertes qui zertillonnent ! Et puis « Okilélé » dont, quand il est né, on a dit de lui « Oh ! Qu’il est laid ! ». Et puis dans «Schmélele», on vit dans un mode initiatique où l’enfant devra lutter pour retrouver sa famille.

        Et enfin, le dernier-né de Claude Ponti : « Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer ». Un merveilleux grand album avec une idée originale pour les enfants : changer de parents ! Un catalogue, si tes parents sont lourds, fatigants, avares, collants, velus, piquants, casse-pieds, glissants… change ! Et il y a le choix, 35 parents livrés avec accessoires ! Il y a les parents têtenlères, les touencartons, les ravis, et aussi les trèsméchants, moi je m’y suis trouvée. Et vous ? Alors ce livre, il n’est pas que pour les enfants ! Je vous livre cet auteur tout en bloc car il est fantastique !

                                                                                          D. J.

                Publié dans Le Giron n° 16 (juillet 2009)

                   
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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 17:43



"La quête d'Ewilan" de Pierre Bottéro (3 tomes*)

Éditions Rageot

Illustrations Jean-LouisThouard

     

       Le style fantasy est très apprécié par les enfants depuis le succès d'Harry Potter. Pierre Bottéro nous fait entrer dans un monde imaginaire et l'aventure commence. Ici, c'est l'histoire de Camille une jeune adolescente surdouée qui bascule dans l'univers de Gwendalavir, où elle devient Ewilan.

* 1 - D'un monde à l'autre

   2 - Les frontières de glace

   3 - L'île du destin

______________________________________________________________

 

 



       Les 11 et 12 octobre 2008 se tenait à la Bégude de Mazenc le deuxième festival de BD et de littérature jeunesse organisé par l'association "Vivre au village". Tout au long de ce week-end, des animations variées pour petits et grands se sont succédé : ateliers d'arts plastiques et de dessin numérique, démonstrations de tatouage, lectures de contes, sculpture monumentale de ballons ou encore un "panorama de la littérature de l'imaginaire en France".

 


                                                                                                                             D. J.    





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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 18:41





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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 16:44



Babel Caucase, tranches de caravane croquées

Dessins, aquarelles et textes de Jérôme Guerry - 128 pages - Format 22 x 31


       Carnet d'un voyage entre échanges culturels et rencontres solidaires à bord de la caravane Babel Caucase du 15 avril au 31 mai 2007, dessiné en Italie, Grèce, Turquie, Géorgie, Azerbaïdjan, Ukraine et Pologne par Jérôme Guerry. Babel Caucase est une initiative de l'association Marcho Doryila (www.babelcaucase.com).

       Ce projet a emmené jusqu'à soixante personnes, musiciens, mécaniciens, plasticiens, cuisiniers, syndicalistes, étudiants, paysans, écrivains, cinéastes, danseurs, cavaliers, cadreurs, journalistes, enfants, retraités, à la rencontre de gens comme nous.

       La Caravane est partie de France le 15 avril 2007 avec une cinquantaine d'artistes à bord de huit camions attelés - un manège, des jeux, une roulotte-scène - pour des rencontres culturelles dans le Caucase, se posant en Géorgie, en Kabardino Balkarie, en Ingouchie... Des ateliers pour créer ensemble. Des banquets pour cuisiner et déguster ensemble. Des joutes, mais musicales ou chevaleresques. Des parades, un carnaval, des spectacles pour se présenter harmonieusement les uns aux autres. Et au retour, de la musique, des textes, des dessins, des photos, pour partager le Caucase ici...

       Un film documentaire de 90 minutes, Babel Caucase toujours !  a été réalisé par Mylène Sauloy.


        Nouvel article (7 décembre 2008)


***


La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel


       Un bateau, une valise, un vieil homme. Monsieur Linh fuit son pays où la guerre fait rage et ravage tout sur son passage les terres, les pierres, les hommes, les femmes, les enfants, ses enfants.

       Il part hanté par la mort, par les souvenirs heureux et douloureux, effrayé par un avenir sans odeur, sans passé, dans un pays qui n'est pas le sien. Avec lui une petite fille sa petite fille Sang Diû', Matin Doux', promesse d'un lendemain meilleur, sa seule raison de vivre et d'affronter le devenir.

       Au pays des exilés, Monsieur Linh passe ses journées à s'occuper du bébé au milieu des réfugiés, dans un dortoir de fortune où seule la langue lui semble familière mais où la méchanceté des hommes précipite le vieil homme aux portes de l'oubli, effacé par l'indifférence et les moqueries.

       Il s'immerge alors dans le pays nouveau, se hasarde courageusement puis s'aventure désespérément dans un dédale de rues, se perd à l'extérieur pour mieux se retrouver à l'intérieur. Et l'espoir renaît en lui car son alter ego l'attend, comme par enchantement. Monsieur Bark, cet étranger si accueillant et si prévenant, sera son confident ; chaque jour ils se retrouveront sur ce banc, communieront, se comprendront, s'apprécieront, s'aimeront comme deux enfants unis par les joies et les peines de la vie.

       Deux destins brisés que tout opposait sont réunis dans l'amitié. Voilà une histoire riche en sentiments, où la raison et la folie se mêlent avec douceur et la poésie du coeur habite le lecteur pour des heures et des heures. Belle leçon d'Amour et de Vie.

                                                                                C. V.


Et pour les enfants ...



       Les vacances sont là, c'est souvent pour nous parents le temps des romans de plage, des best-sellers. Pour nos enfants aussi la lecture peut être synonyme de vacances. Je vous propose une série d'albums d'Yves Cotten. Il est l'auteur de la série des petites vaches aux éditions Coop Breizh /Beluga.

       Dorothy la vagabonde, Clarisse la peureuse, Rosine tête en l'air, Marguerite la coquette, Aglaé la pipelette sont des vaches qui enchanteront nos étés !

                                                                                                          D. J. 

       Publié dans Le Giron n° 14 (juillet 2008)



 


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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 17:45


       Les Plus Beaux Potagers : Du jardin ouvrier au potager de château de William Wheeler (Auteur), Laurence Toussaint (Photographies). Du jardin ouvrier au potager du Roi, les plus beaux potagers de France sont ici rassemblés, décrits et illustrés. Avec, en fin d'ouvrage, des conseils pratiques pour créer votre potager, quelle que soit la surface dont vous disposez, et les meilleures adresses de jardins à visiter.

                                              D. R.


Éditeur : Somogy (31 mars 1999)

                                                                            
       Pour les enfants 

       Une visite dans nos jardins avec une collection très agréable pour nos enfants et qui a beaucoup de succès Drôles de Petites Bêtes d'Antoon Krings, dès 3 ans. Série de petits albums carrés où la vie d'insectes anthropomorphes comme Belle la Coccinelle ou Frédéric le Moustique entraînent les enfants au jardin et leur font vivre des aventures très fantaisistes. Car qui dit "drôles de petites bêtes" dit aussi drôle de caractère...

                                                                                            D. J.

       Publié dans Le Giron n° 13 (janvier 2008)

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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 15:11

       Né à Brest en 1944, Yves Pinguilly a écrit une centaine de livres pour la jeunesse. Il fréquente depuis trente ans le continent africain et il est l'auteur de nombreux romans ou récits ayant pour cadre le Togo, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Burkina-Faso, Le Niger, la Guinée, le Mali. Aujourd'hui, le temps d'une escale, il écrit dans sa maison de Bretagne.

       Avec Même les mangues ont des papiers chez Rue du Monde, il aborde le thème important de l'immigration et des sans-papiers. Momo et Khady rêvent de quitter leur Afrique natale, mais ils échouent au port : les seuls papiers qu'ils peuvent présenter sont une coupure de journal et un poème. Le douanier les repousse et désigne la cargaison de mangues dans laquelle les enfants voulaient se cacher : les mangues, elles, ont des papiers. Or sans papier, hors de chez vous, vous n'existez pas.

       Même les mangues ont des papiers, illustrations Aurélia Fronty, éditions Rue du Monde, 2006.

       Citons encore du même auteur : Sous l'arbre à palabres, Ploc Ploc Tam Tam et La couleur des yeux.

                                                                                    D. J.

       Publié dans Le Giron n° 12 (juillet 20007)


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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 21:55

La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules

       Philippe Delerm est un proustien dans l'âme, un humble magicien qui nous parle avec ses yeux, ses sens et surtout avec son coeur. Il nous fait chavirer dans les anecdotes du passé sans jamais nous noyer, et ses histoires nous transportent vers notre enfance ou celle qu'on voudrait s'inventer. Nous trempons volontiers notre madeleine dans la tasse qu'il nous tend et nous partons en voyage au pays des couleurs, des odeurs, des musiques d'antan.

       Nous remontons le temps, le mordons à pleines dents et l'Histoire se répète dans toute sa splendeur, dans toute sa lenteur, dans toute sa fraîcheur. Nous la suivons pas à pas, comme sublimés par sa beauté nouvelle, comme amusés par tant de rituels oubliés et pourtant si essentiels.

        Les champignons d'automne reprennent alors toute leur saveur, agrémentés d'une promenade en forêt, d'odeur de mousse, de verdeur et de mouillé, de gris, de noir et de boisé, de petits paniers d'osier retournés sur la table, le soir, les cris d'enfants triomphants dévorant des yeux leur trophée éphémère, les petites mains de Maman rougies par l'eau et le froid, et le bonheur d'être là... Telle est la magie qu'un Buveur de Vie de grande générosité nous fait partager en toute simplicité au fil de ses envies.

                                                                                                          C. V.

Une enfance sirocco

       Après la mort de leur mère, abattue au moment de la Libération, en 1944, par un soldat allemand, deux petites filles vivant dans le milieu de l'émigration russe de Lyon sont recueillies par leur tante Catherine, à Marrakech. Victoria et Irina devront se faire accepter par les enfants de leur quartier, apprendre à percer les secrets de la médina, et ceux de Catherine, jeune femme éprise d'absolu qui, pour rompre avec le conformisme colonial, a choisi de vivre au milieu des Marocains, plutôt que dans le Guéliz, la partie européenne de la ville. Catherine, qui n'est pas sans rappeler la figure d'Isabelle Eberhardt, initiera les deux enfants à un Maroc réel pour leur apporter un vrai désir d'Orient.

       Écrivain français, d'origine russe, Nicole de Pontcharra a longtemps vécu au Maroc. Depuis 1975, elle a publié plusieurs livres essentiellement de poésie, dont L'Enfance est le gardien du feu   (Paris-Méditerranée, 2005).

       De 2000 à 2006, elle a été Commissaire du Salon international du Livre de Tanger.

Photo de couverture Abderrazac Benchaâbane

Publié dans Le Giron n° 12 (juillet 2007)


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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 17:47

     

Les éditions Rue du Monde pour les enfants ont maintenant dix ans d'existence. Leur démarche a toujours été intéressante, « il faut raconter le monde aux enfants tel qu'il est, rendre ainsi l'enfant créatif » dit Alain Serres, le créateur de Rue du Monde.

      C'est ainsi qu'il travaille avec des illustrateurs de talent comme Pef, Zaü, Corvaizier, et des auteurs comme Daniel Picouly, Jean-Pierre Siméon (le créateur du printemps des poètes), Didier Daeninckx. Parmi ces livres, tous plus beaux les uns que les autres, je vous recommande la série, Les trois secrets d'Alexandra qui fait revivre la mémoire de la seconde guerre mondiale avec Il faut désobéir, Un violon dans la nuit et Viva la liberté de Didier Daeninckx et Pef (à partir de 8 ans). Deux autres livres magnifiques à la fois par le texte et par l'illustration : Hiroshima, deux cerisiers et un poisson lune d'Alain Serres et de Pef qui contribue à ne pas effacer de la mémoire collective la première utilisation de l'arme nucléaire et Première année sur la terre d'Alain Serres et de Zaü, qui raconte les premières émotions qui suivent la naissance à travers les yeux d'un personnage qu'on ne découvre qu'à la fin de l'album.

                                                                                      D. J.

       Pulié dans Le Giron n° 11 (janvier 2007)

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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 16:47

 

         Qui n’a jamais rêvé de parcourir le monde à cheval, en voiture ou en bateau à voile ? À dos de dromadaire ou en hélicoptère ? Pour Bernard Ollivier, le voyage se décline à pied au rythme de la page… Lorsqu'il a cessé de travailler comme journaliste, c'est une retraite inattendue qu’il a choisie. Pas de celles que l'on passe tranquillement sur son petit bout de terre, mais au milieu des grands espaces et des chemins infinis. Sa retraite, ce fut celle de l'aventure qui mène au bout de la route et au bout de soi. En 1999, il choisit la marche et le chemin mythique de la Route de la Soie. En quatre ans, il s'est promis de parcourir 12000 kilomètres.

Sur les traces de Marco Polo, cet aventurier des Temps modernes, volontaire et rêveur, en quête d’autre et d’ailleurs, nous livre son expérience - sa « Longue Marche » ainsi nommée - d’Istanbul à Xi’an en Chine. Isolé de son milieu, Bernard Ollivier va connaître les joies du nomadisme, le luxe de la lenteur, le dénuement du marcheur solitaire.

Il s’agit d’abord d’une suite de réflexions, d’observations, d’anecdotes et de notes qui permettent au lecteur de s’approprier le parcours et les paysages pittoresques à travers les mots, de connaître les peuples, leurs usages et leurs moeurs par de simples descriptions ou des retranscriptions de conversations. Le journaliste se fait alors conteur, dévoilant le monde à travers ses émotions, ses joies, ses douleurs et ses peurs, et l’auditoire marche à ses côtés et se fond dans le cheminement de sa pensée.

Ses livres sont des leçons de vie et chaque rencontre de Bernard est prétexte à une réflexion sur l’homme, sur le temps, sur le monde et sur lui-même. Car il s’ouvre et se dévoile, sans excès, avec pudeur, souvent avec humour. Ollivier se « livre » en marchant. Au fil des pages, le lecteur devient son ami, transpire et souffre pour lui. Alors on dévore les pages. Tout est minutieusement décrit car il sait regarder, son oeil va immédiatement à l’essentiel. Bernard Ollivier est un vrai curieux qui ouvre les yeux de ses lecteurs, sait dénicher les vrais secrets de la vie et faire revivre la mémoire des hommes.

Au fond, en partant sur la route de la soie, ce n’est pas tant l’Histoire qu’il recherchait mais la Sagesse. Et c’est dans l’exceptionnelle disponibilité et hospitalité de ces peuples de nomades qu’il a trouvée.

Bernard Ollivier débutera son parcours par une rupture brutale, une remise en question de ses représentations passées ; puis viendra le temps de la reconstruction au fil des étapes, comme si chaque rencontre permettait à notre aventurier de se nourrir pour mieux exister. L’aventure ne s’arrêtera pas en Chine : elle ne fera que commencer…

Inspiré par ce long périple, Bernard Ollivier décidera d’étendre son expérience en créant en 2000 l’association Seuil pour la réinsertion de jeunes délinquants dans notre société. Novatrice en France, expérimentée avec succès depuis plus de 20 ans en Belgique, la méthode Seuil repose sur une marche de 2500 km, sac au dos, dans un pays étranger. L’expérience est vécue comme une thérapie sociale: marcher, c’est aller vers l’autre pour mieux se connaître. La marche n’est pas seulement physique, elle est surtout spirituelle et ramène les adolescents déboussolés à des valeurs nouvelles : l’estime de soi, la confiance en soi, le goût de l’effort et de l’exploit… De quoi remettre toute une société sur pied !

                                                                                                C. V.

À lire en 3 tomes aux Éditions Phébus.

                Publié dans Le Giron n° 10 (juillet 2006)

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Le Giron

  • : legiron
  • : Ensemble d'informations, de textes et d'images publiés par un groupe d'habitants du village de Puygiron dans la Drôme.
  • Contact

L'association

                L'association "Le Giron" a été créée le 24 septembre 2001 et a mis fin à ses activités en juillet 2013. Elle avait pour objectif de favoriser la rencontre et le dialogue entre les habitants de la commune afin de réfléchir ensemble à l'évolution de leur cadre de vie.
       Au cours de ses douze ans d'existence elle a atteint ses objectifs, donnant la parole aux "anciens", pour sauvegarder la mémoire du passé et même temps ouvert un dialogue avec les idées porteuses d'un avenir ouvert sur l'humanisme, l'écologie, la protection de la Nature, et bien sûr "l'autre", celui qui existe au-delà des frontières de notre pays. Elle a publié vingt et un numéros du "Giron" distribués gratuitement sur le territoire de la commune de Puygiron et au-delà, créé une bibliothèque de prêt. "Le Giron a été déposé à la Bibliothèque nationale.
       Le blog du "Giron" continue et reste ouvert à la contribution de ses anciens animateurs pour que vive son esprit et sa philosophie.

Recherche

Le Giron, bulletin semestriel

Un bulletin pour quoi faire ? Pour se rassembler le temps d’une lecture, se dire qu’on fait partie d’un village et qu’on a des intérêts, des souvenirs, des projets communs. Pour donner envie aux gens de réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, à parler à leur tour car seul le dialogue fait avancer le monde.

Le village perché de Puygiron

                                                               Aquarelle de Morice Viel

Belvédère de la Drôme provençale, situé sur un mamelon dominant le Jabron et la plaine de la Valdaine, offrant un très beau point de vue. Au hasard des ruelles, on admirera portes et fenêtres encadrées de pierres sculptées. Le premier village médiéval était situé à Saint-Bonnet, près du prieuré carolingien, sur le site d’une villa gallo-romaine. Ce premier village fut abandonné au XIIIe siècle et les habitants se réfugièrent sur « le puy » sous la protection du château.

Le château : construit fin XIIe / début XIIIe siècle, construction rectangulaire flanquée de quatre tours, l’une d’elles formant donjon. À proximité, la salle des gardes, avec une énorme cheminée et des voûtes retombant sur un énorme pilier central. Une cour intérieure avec une tour Renaissance hexagonale possédant une porte ogivale et escalier à vis. Le château a été classé monument historique en 1957.

L’église, de style roman, construite en 1867. La chapelle romane Saint-Bonnet : datée du XIIe siècle, église paroissiale jusqu’en 1770, elle présente une abside en demi-cercle voûtée en cul-de-four, un chœur surélevé, une nef unique de trois travées, un escalier à vis qui conduisait à un clocher aujourd’hui disparu. La pierre de Puygiron a été exploitée jusqu’en 1914.

Puygiron a eu son chantre, le félibre Morice Viel (1881 - 1929).

D'après Jeannine Laurent (Etudes drômoises, n° 3, année 2000, p. 41)

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